Vendredi dernier aurait dû se dérouler, sous l’égide du cabinet De Block, une fort attendue réunion 1733. Elle a malheureusement été laconiquement postposée à la rentrée, date encore non fixée, par les autorités et ce, deux jours avant le jour J. Côté francophone, l’annulation a chagriné et agacé…
La réunion 1733 faisait partie d’un trio de rencontres convoquées fin juin/début juillet par le cabinet et/ou ses administrations et qui donnaient à penser que le dossier «garde en médecine générale» allait se réactiver après la longue latence silencieuse ayant suivi les focus groups sur l’audit PMG. La 3ème des rencontres, durant laquelle la ministre De Block est supposée exposer sa politique en matière de réforme des soins non planifiables, est toujours programmée pour ce vendredi 7 juillet.
Or donc, pour en revenir à la réunion 1733, seconde de la liste, elle a été annulé deux jours avant sa tenue, «pour cause d’indisponibilités». Le rendez-vous devrait être reporté à septembre.
Il y a belle lurette que Medi-Sphere ne vous a plus parlé du 1733. Et pour cause, le dossier n’a plus bougé sensiblement depuis des mois. Le Sud du pays nourrit pourtant pour le tri téléphonique un intérêt intact depuis les tables rondes tenues en fin de mandat par Laurette Onkelinx, sans doute plus que le Nord.
Interrogé par Medi-Sphere, le Dr Guy Delrée, président du Fag wallon et observateur de longe date de la problématique, confirme que celle-ci revêt pour les MG francophones une importance particulière. «Il y a d’abord toujours cette absence d’étude scientifique wallonne équivalente à celle conduite sur Tirlemont et Louvain (*) qui fait craindre qu’un jour, on valide des protocoles uniquement testés en Flandre. Par ailleurs, côté francophone, le terrain est d’autant plus attentif au sujet que le besoin est plus pressant: il y a chez nous davantage de postes de garde qu’en Flandre, beaucoup de cercles attendent impatiemment le 1733, d’autres sont amenés à tourner avec un 1733 qui ne correspond pas à leurs attentes…» Car comme le fait observer le MG Marchois, il existe non pas ‘un’ mais ‘des’ 1733 avec des fonctionnement et philosophie qui peuvent différer d’une région à l’autre, et, partant, avec des conséquences sur la charge de travail des généralistes locaux. Un exemple? Un tri nocturne strict, ne laissant à la profession que les interventions auprès de résidents de MRS ou de patients palliatifs, peut certes convenir aux uns mais mettre en péril les grilles de garde des autres, actuellement remplies en tablant sur un nombre d’actes suffisant pour que l’activité demeure économiquement viable pour le MG volontaire.
En d’autres termes, il aurait été très utile de tenir cette réunion 1733, annulée «pour un motif qui laisse perplexe», commente le Dr Delrée, «alors que c’est une problématique où les réunions sont déjà rares et qu’il y a eu précédemment d’autres reports pour ‘raison d’agenda’». D’après lui, l’ajournement a suscité une onde de choc – et de questionnements… – du côté des représentants francophones des MG. Affaire à suivre, comme le veut la formule.
(*) L’expérience Tienen-Leuven consiste à quantifier les flux générés pour les services de garde MG et pour les services d’urgence par deux tris intégrés, un dispatching téléphonique d’une part et un tri physique des patients se présentant d’initiative à l’hôpital de l’autre.> Une opinion? Une réaction? Le débat continue sur @MediSphereHebdo
