La campagne d'Euromelanoma cible les Belges sujets à une récidive de cancer de la peau

Sous le slogan "Live & learn + Learn to live", le réseau européen de dermatologues Euromelanoma, présent dans 33 pays, a lancé mardi sa 25e campagne de prévention contre le cancer de la peau. Quiconque a souffert de cette forme de cancer présente un plus grand risque de récidive. Face à ce public souvent fragilisé, la campagne de sensibilisation appuie sur le besoin de soutien physique et psychologique après le diagnostic.

De plus en plus de Belges sont atteints d'un cancer de la peau et aujourd'hui, une personne sur six développe une tumeur cutanée au cours de sa vie. Environ 12 % des patients ayant été touchés par un cancer de la peau sont sujets à une ré cidive, explique le réseau européen. Si l'on regarde les trois cancers cutanés les plus fréquents, ce risque atteint 40 % dans les trois ans pour le carcinome basocellulaire et 30 % dans les cinq ans pour le carcinome épidermoïde.

La dépression et l'anxiété sont par conséquent courantes chez les personnes atteintes d'un mélanome, y compris après le traitement. Un soutien insuffisant et l'angoisse d'une récidive sont dès lors les facteurs les plus impactants sur la santé et la qualité de vie des patients, relève Euromelanoma.

"Au travers de cette campagne, nous voulons inciter les patients à être vigilants, à mener une vie épanouissante et saine, mais souhaitons également leur rappeler qu'un soutien psychologique est à leur disposition", a insisté Thomas Maselis, dermatologue et président d'Euromelanoma Belgique. "Même si le carcinome basocellulaire et le carcinome épidermoïde, par exemple, sont facilement guérissables, il ne faut pas sous-estimer l'impact d'un diagnostic 'cancer', qui ne laisse jamais les gens de marbre", a continué le dermatologue.

Il est donc important de continuer à être suivi et de se suivre soi-même en contrôlant régulièrement sa peau. "Inutile de céder à la panique, et pas besoin d'aller systématiquement chez un dermatologue pour un dépistage, mais si vous vous inquiétez à propos d'une petite tache suspecte, alors n'attendez pas", préconise la campagne.

Avec une proportion de 40% à 50% sur l'ensemble des cancers diagnostiqués, le cancer de la peau en est la forme la plus courante dans le pays. C'est également celle qui affiche la progression la plus rapide. En 2004, la Fondation Registre du cancer recensait environ 11.000 nouveaux cas de cancers de la peau en Belgique, un chiffre qui passera à 50.000 en 2024. "Soit une augmentation de 500 % en 20 ans", a alerté Thomas Maselis, qui rappelle l'importance de faire régulièrement contrôler sa peau.

À l'occasion de la campagne, Euromelanoma a annoncé le lancement d'une collaboration avec des associations de professionnels qui - de par leur métier - sont souvent en contact avec la peau.

Par l'intermédiaire des réseaux sociaux notamment, les kinésithérapeutes, infirmières à domicile, sages-femmes, esthéticiennes, coiffeurs, podologues, tatoueurs, ou encore masseurs donneront eux aussi des conseils préventifs à leurs patients pour protéger leur peau contre un excès de soleil.

"Avec cette collaboration, nous voulons faire passer ce message axé sur la vigilance à un vaste public. L'objectif n'est pas que ces professionnels posent un diagnostic, mais qu'ils soient entre autres attentifs aux éventuelles taches suspectes afin de pouvoir renvoyer la personne concernée vers son médecin généraliste", a conclu Thomas Maselis.

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