Le professeur Francis Heller est décédé le 25 octobre à l’âge de 83 ans. Pour beaucoup, son nom s’imposait naturellement dans le domaine de la médecine interne. « Pour ceux qui ont travaillé avec lui, il représentait bien plus : un mentor, un bâtisseur de ponts et, avant tout, un homme de simplicité et d’intégrité », déclare le Pr Stan Politis, président du Groupement belge des spécialistes (GBS).

Le professeur Heller a travaillé de nombreuses années à l’hôpital de Jolimont, où il a formé une génération de médecins-spécialistes avec connaissance, précision et humanité. « Ses collègues le portaient en haute estime, non parce qu’il se faisait remarquer, mais parce qu’il savait toujours exactement ce qu’il fallait faire. » Ses travaux académiques, surtout sur l’hypercholestérolémie, lui ont valu une reconnaissance nationale et internationale.

« Mais se souvenir de Francis Heller uniquement comme clinicien serait réducteur », poursuit le Pr Stan Politis. « Au sein du GBS, il a été l’une des voix les plus influentes dans la modernisation de la profession. Il a joué un rôle déterminant dans la mise en place des titres professionnels particuliers pour les médecins-spécialistes : des structures qui paraissent aujourd’hui aller de soi, mais qui ont exigé à l’époque un travail de pionnier. »

Le Pr Heller a été actif pendant des années au sein de nombreuses commissions et conseils. Il a joué un rôle crucial dans la politique belge du médicament et a été étroitement associé à la Commission de contrôle de la publicité des médicaments (CCPM).

Il était également rédacteur en chef invité de la publication VCP/BHL au sein de Reflexion Medical Network (RMN).

Il a aussi fondé l’Association francophone des médecins spécialistes (AFMS), la branche francophone au sein du GBS, et s’est engagé durant de longues années au niveau européen via l’UEMS. Le professeur Heller avait un regard aiguisé sur l’ensemble du système, tout en restant toujours ancré dans la pratique du médecin.

« Ce sont des personnes comme le professeur Francis Heller qui façonnent la médecine avec clairvoyance, désintintéressement, dynamisme et dévouement », affirme le Pr Stan Politis. « Sans chercher la lumière, il a laissé à nous tous, médecins-spécialistes, quelque chose que nous chérissons chaque jour : une identité de médecin-spécialiste. »

« Nous nous souvenons de Francis Heller comme d’une force tranquille à l’impact durable. Il a donné forme à des structures qui perdureront des décennies, mais il l’a fait avec modestie et dévouement. La médecine belge lui doit beaucoup », affirme le Pr Stan Politis.