Etudes de médecine - Un "examen boucherie" qui montre les "inégalités de niveaux du secondaire"

Si l'Unécof félicite jeudi les étudiants ayant réussi l'examen d'entrée aux études de médecine, elle tient surtout à rappeler "l'absurdité de sélectionner les médecins sur base de leur niveau de secondaire". La FEF dénonce de son côté un "examen boucherie", pour lequel il n'y a pas lieu de "se réjouir". Le taux de réussite au premier examen d'entrée aux études de médecine et dentisterie organisé vendredi dernier en Fédération Wallonie-Bruxelles est de 18,47%, a annoncé jeudi l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES).

Pour l'Union des étudiants de la Communau té française (Unécof), cet examen démontre une fois de plus "les inégalités de niveaux du secondaire" et engendre une sélection des médecins de demain dans les "bonnes écoles". La Fédération Wallonie-Bruxelles, qui n'a mis en place "ni remédiations ni année préparatoire", permet le début de "l'examen d'entrée du portefeuille", le privé restant la seule option possible.

"Demain, pour être médecin, il faudra avoir été dans une école secondaire réputée ou avoir des parents qui peuvent payer un renforcement à plus de 1.000 euros l'été précédent. Pour tous les autres, tant pis. Ce n'est pas la société que nous voulons", conclut Opaline Meunier, présidente de l'Unécof.

Parmi les 641 étudiants ayant réussi l'examen, "il faut encore voir combien sont des reçus-collés" (étudiants de 1er Bac ayant réussi les examens en juin mais qui n'étaient pas classés en ordre utile au concours ndlr), ajoute la Fédération des étudiants francophones (FEF). Ces étudiants ne sont en effet pas compris dans les quotas pour 2023, puisqu'ils passeront en deuxième s'ils ont réussi l'examen. La FWB est donc en train de créer aujourd'hui une pénurie pour 2023, déplore Maxime Mori, président de l'association.

La FEF est par ailleurs d'avis que cet examen montre "le niveau insuffisant de l'enseignement secondaire".

"Ce qui est annoncé comme un examen d'entrée a toutes les apparences d'un concours caché", réagit jeudi le Comité inter-universitaire des étudiants en médecine (Cium). Ce dernier pointe lui aussi les "problèmes de notre enseignement secondaire, qui doit s'équilibrer".

Selon Quentin Lamelyn, co-président du Cium, de nombreux étudiants ont tout réussi sauf l'épreuve de physique. Or "des études indiquent que sélectionner les étudiants sur base des sciences fondamentales écarte 30% des meilleurs candidats aux études de médecine", rappelle-t-il.

Le Cium s'interroge encore sur la répartition de étudiants dans les différentes facultés et sur "un futur lissage négatif" qui devrait intervenir, "durcissant la sélection au fur et à mesure des années".

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Derniers commentaires

  • Charles KARIGER

    14 septembre 2017

    1. S'il est désolant que tant de jeunes terminent leurs humanités sans avoir les prérequis MINIMAUX (rappel: l'examen des connaissances dans une des disciplines contrôlées a été considéré comme réussi pour une note de HUIT SUR DIX seulement!), il n'y a aucune raison de laisser ces malheureux "escroqués du secondaire" encombrer les facultés et nuire par leur masse incompétente au succès des autres.
    2. Caricatural, le taux d'échec en physique. Effrayant pour l'avenir de nos jeunes et de la FWB dans les décades à venir.
    3. Non, demain, il ne faudra pas, etc... Il en est ainsi depuis plus de trente ans. Au moins, le voit-on clairement à présent.
    4. L'équivalence de nos filières d'humanité est une fiction administrative due à des démagogues tels que les Ministres Jeanne et Spitaels. Cette fiction ne se base sur aucun contrôle des acquis des lycéens. Comme disent les petits en jouant: . Mais qui ne vaut rien.
    5. Quelles sont les écoles qui ont l'honnêteté minimale d'arrêter les lycéens quand un cours n'a pas été donné parce qu'il 'y a pas eu de titulaire adéquat au long de l'année scolaire?
    6. Quoi qu'en gémissent certains, ne s'agit pas de distinguer par un tel examen ceux qui "deviendront de bon médecins", phrase qui n'a aucune signification. Un bon anatomo-pathologiste, un bon radiothérapeute sont-ils équivalents, ont-ils les même qualités et compétences qu'un pédopsychiatre?