France: la lutte anti-désertification, refrain de l’été

Tapez «médecin généraliste» dans un moteur de recherche, en sélectionnant la catégorie «actualités». Plus que jamais émergent dans les résultats récents une kyrielle d’articles, français, qui narrent les efforts d’édiles (surtout) ruraux pour éviter que leurs administrés soient privés de MG. Petit bouquet d’exemples tout frais, étalés sur une huitaine à peine, de problèmes… et de solutions.

Hornoy-le-Bourg. 35 kilomètres d’Amiens, dans la Somme. Plus d’un demi-million investi par la collectivité dans un pôle médico-social flambant neuf. Des infirmières et kinés déjà aux taquets, mais pas de généraliste en vue. Et ce malgré des recherches entamées il y a 18 mois. La mairie dit avoir tout essayé, y compris les petites annonces en Belgique. Ultime recours: loger et salarier un médecin, soit un coût de 10.000 euros/mois (1).

A Lanouée, en Bretagne, le maire rapporte avoir frappé sans succès à toutes les portes susceptibles de l’aider à dénicher un MG, de l’Ordre aux facultés en passant par les confrères installés aux environs. Mais le cabinet du généraliste en partance – rénové et possédant des locaux pour les soins infirmiers et de kiné – reste vide. Six profils de médecins potentiellement intéressés sont finalement arrivés. La bourgade offrira la gratuité pendant un an, puis un loyer préférentiel à 300 euros maximum par la suite (2).

Au Grand-Lucé, dans la Sarthe, deux des trois MG de l’entité cesseront leur activité sous peu. La municipalité s’efforce d’anticiper. Tout en négociant avec les intéressés pour qu’ils repoussent l’échéance de quelques mois, elle réfléchit à reprendre elle-même en location les locaux où ils exercent et examine un projet de centre de santé pour attirer la relève (3).

Compagnonnage médical

A Laval, c’est l’Ordre qui a pris le taureau par les cornes. Dans le département, la Mayenne, il n'y a plus aujourd'hui que 60 MG par 100.000 habitants et 30% ont plus de 60 ans. Le projet de l’Ordre local part de l’idée d’intensifier le compagnonnage médical, au sein d’un «centre intergénérationnel» qui devrait voir le jour au printemps.

Le principe? Mettre sous le même toit, de 8 à 20h, deux confrères fraîchement retraités et des internes issus de la faculté la plus proche [nos assistants, ndlr] pour assurer un service de proximité à la population. Les futurs MG qui se relaieront dans le centre pourront découvrir – et, c’est espéré, prendre goût à – la pratique dans cet environnement. Le projet a reçu l’appui des pouvoirs publics. Ainsi le Conseil départemental mettra-t-il à disposition du personnel administratif.

(1), France3 Régions, Marie-Charlotte Perrier, 26/07/2017
(2) Ouest France, 26/07
(3) Le Petit Courrier – L’Echo, Pays de La Loire, 28/07
(4) Cap Campus Jeunes & Etudiants, Marc Ezrati, 21/07
 

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