«Donner le temps aux médecins généralistes de se former en eHealth»

Les Fêtes de fin d’année… période propice aux bilans et aux bonnes résolutions – que l’on tient ou pas, sans toujours être maître de son environnement. Dans le dernier Health Forum, leur magazine trimestriel, les mutualités libres (MLOZ) ont demandé à différents acteurs des soins la mesure qu’ils aimeraient voir se concrétiser, dans leur secteur, en 2016.

Du côté de la médecine générale, les MLOZ ont tendu le micro au Réseau santé bruxellois (RSB), porté par l’asbl Abrumet (composée aussi d’associations de MG comme la FAMGB). Medi-Sphere a plus d’une fois abordé dans ses colonnes le déploiement du projet et les efforts consentis par l’asbl pour rallier à la cause de l’échange électronique de données médicales les confrères bruxellois et du «rand». Depuis sa création en 2004, le Réseau a obtenu l’adhésion de 12 établissements hospitaliers bruxellois, indique sa porte-parole à Health Forum, «mais à l’heure actuelle, seul un quart des généralistes bruxellois y sont inscrits». 

Le RSB sait qu’il a affaire à des professionnels dont le métier est avant tout de soigner, ce qui occupe tout leur temps, et qui, s’ils perçoivent de plus en plus clairement la plus-value de l’interconnexion informatique, ne maîtrisent pas forcément l’outil. «Nous avons mis sur pied une vaste campagne de soutien aux médecins. Pour 2016, notre plus grand souhait serait de [leur] permettre de dégager du temps afin d’obtenir un soutien technique et une formation pratique dans l’utilisation de leurs logiciels et des nouveaux outils e-santé mis à leur disposition.»

Pénurie, synergies, tableau de bord 

On pointera encore, dans le tour de table effectué par les journalistes d’Health Forum, le souhait exprimé par Emeline Lezier, présidente du comité interuniversitaire des étudiants en médecine (CIUM): «pour la prochaine rentrée académique, nous souhaitons passer d’un lissage négatif à un lissage positif». Et d’expliquer: «ce qui a été instauré, c’est un lissage négatif: les numéros Inami des étudiants qui sont en cours de cursus vont être imputés aux prochains inscrits, dans un contexte de pénurie». Moralité: danger pour les étudiants, mais également pour la prise en charge de la population. Les gériatres, dont la discipline est justement confrontée à un déficit notoire d’effectifs, apprécieraient pour leur part de voir s’instaurer en 2016 une «meilleure collaboration avec la première ligne pour assurer davantage de soins préventifs» et endiguer de la sorte «le tsunami de personnes âgées avec un déficit fonctionnel». Enfin, l’Association flamande des ergothérapeutes appelle de ses vœux «une réglementation à part entière de l’ergothérapie en matière de soins à domicile», la Belgique étant «à la traîne», avec une ergothérapie qui – en dehors des hôpitaux et des centres de rééducation – n’est «pratiquement pas remboursée».

Et les mutualités libres elles-mêmes, dans ce concert de souhaits, à quoi aspirent-elles? «Pour 2016, [nous appelons] les autorités fédérales à s’atteler à des objectifs de santé nationaux», affirment-elles en citant l’exemple de la Flandre qui «depuis 1998, (…) conduit sa politique de santé à l’aide d’objectifs spécifiques et mesurables qui doivent être réalisés dans un certain délai».

 

D’après le dossier «Les professionnels en quête de changement pour 2016», Health Forum n°24 décembre 2016

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