MoDeS : « Une journée d’action mais pas une grève »

Alors qu’une partie des médecins envisage un arrêt de travail le 7 juillet, le MoDeS (Le Monde des Spécialistes), membre du Cartel,  privilégie une journée d’action sans grève, estimant qu’il faut poursuivre les négociations sur la réforme.

Dans un contexte passionné, le MoDeS (Le Monde des Spécialistes) a tenu à prendre le temps de s’exprimer par rapport à la volonté d’une partie des médecins de faire grève le 7 juillet prochain. « De nombreuses interprétations erronées de la loi ont circulé, en particulier sur les réseaux sociaux. La colère des médecins est bien réelle, mais elle repose sur des motifs variés. Dans ce contexte, une grève serait prématurée et risquerait d’être inefficace. Des réformes majeures sont encore en discussion : soyons lucides devant les enjeux à venir afin de maintenir notre horizon de combat : des soins accessibles et des soignants respectés à tous les niveaux », explique Elisa Kottos, porte-parole du MoDeS, qui continue de défendre invariablement l’accessibilité à des soins de qualité pour toutes et tous et une équité entre les médecins.
Depuis 11 ans, leur combat n’a pas changé. « Nous constatons déjà qu’une pratique médicale à deux vitesses existe et s’approfondit chaque jour. »

Une proposition de loi non viable

Une réforme est nécessaire selon eux : « Cela ne veut pas dire qu’il faut la faire dans l’urgence d’un accord gouvernemental qui, lui, a été négocié pendant de longs mois. Une telle réforme ne pourra aboutir sans l’appui des acteurs concernés, au risque de provoquer un manque d’adhésion et de formuler des propositions déconnectées des réalités du terrain. C’est pourquoi la présente proposition de loi nous semble non viable : elle fait abstraction de la nécessité, pour des hôpitaux déjà largement sous-financés, de recourir à ces suppléments d’honoraires qui permettent une amélioration concrète de leur fonctionnement. »
Face à une réforme aux implications profondes, le MoDeS/Cartel s’engage pleinement pour en comprendre les enjeux et défendre des ajustements qui répondent aux attentes des professionnels et garantissent l’intérêt général. « Lors de notre dernière rencontre avec le ministre, un certain nombre d’avancées ont été faites : il serait envisagé de maintenir le système de déconventionnement partiel. L’érosion du modèle de concertation serait corrigée. Le puzzle de la réforme du financement des hôpitaux, de la réforme de la nomenclature et de la limitation des suppléments d’honoraires serait assemblé en 2028. La réforme du financement des syndicats serait corrigée. »
Par ailleurs, il est important aussi de noter que « le rôle et l’utilisation des suppléments d’honoraires dans le financement des hôpitaux et des médecins seraient objectivés avant de parler de limitation. Les plans visant à supprimer les numéros INAMI seraient clarifiés et ajustés. »

Rester à la table des négociations… mais confiance ébranlée

Pour le MoDeS, il est « nécessaire de rester à la table des négociations. Mais notre confiance est ébranlée et aucune garantie écrite n’a pu être obtenue. Nous devons donc maintenir la pression dans les négociations. »
Le MoDeS rappelle que la grève est un acte important : « Notre appel porte sur une journée d’action, et non sur une grève dure. Parce que nous sommes encore autour de la table, et parce qu’une grève dans le secteur des soins de santé ne saurait être lancée à la légère : elle doit rester une ultime mesure, utilisée avec discernement et dans le respect des patientes et patients. »
Voilà une nuance de plus dans ce débat, dont la date du 7 juillet verra de quel côté penche la balance de la grève… ou pas.

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