Rentrée académique - Pas de pénurie de kots mais plus beaucoup de places disponibles

Alors que les écoliers reprennent le chemin des salles de classe cette semaine, les étudiants universitaires peuvent encore profiter de deux semaines de congés avant leur rentrée et se mettre à la recherche d'un kot. Leur tâche sera quelque peu ardue, la plupart des logements étant déjà réservés. Pour trouver une place, les étudiants devront principalement se tourner vers le marché privé. En effet, si aucune pénurie globale n'est constatée par les universités francophones du pays, les kots à bas prix mis à disposition par ces dernières se font rares.

A l'Université libre de Bruxelles, deux nouvelles résidences, construites en partenaria t avec le privé, ouvrent à proximité du pôle santé d'Erasme. L'université offre, au total, 4.225 places dans des résidences universitaires ou privées. Les premières sont remplies depuis mai. Pour prétendre y loger, il faut s'inscrire dès le mois de février de l'année académique précédant la rentrée. Une liste d'attente existe, des étudiants n'ayant pas réussi leur rhéto ou leur seconde session pouvant en effet décider d'abandonner le logement octroyé.

Ce type de logement est clairement sous pression et fortement demandé, surtout en raison de son loyer modéré (entre 229 et 346 euros selon le confort offert).

"Ces logements sont les plus demandés mais les moins disponibles", admet Bénédicte Lampin, responsable de l'Office du logement et chargée du développement du logement à l'ULB. "C'est pour ça que l'ULB a conclu des partenariats avec le privé."

Et cela fonctionne: alors qu'en 2012, une situation de pénurie en logements étudiants à Bruxelles était déplorée, le nombre de places a considérablement augmenté (+153%) pour atteindre 4.225 places, contre 1.600 en 2012. Avec toutefois comme revers de la médaille: une augmentation des prix. Les loyers des logements mis sur le marché par des partenaires privés tournent en effet autour de 400 à 500 euros.

L'université souhaite dès lors créer d'autres places à loyer modéré. "Les délais administratifs pour les permis prennent du temps mais nous espérons qu'un projet sera rentré pour l'année prochaine. Ce qui signifierait une ouverture en 2019 ou 2020."

L'Université Saint-Louis à Bruxelles ne dispose plus que d'une vingtaine de logements sur la centaine disponible. Elle en propose 35 dans deux maisons communautaires mixtes et, à partir de cette rentrée, elle offre en partenariat avec Quares Student Housing, 141 logements dans la résidence Ommegang. Les loyers varient de 385 à 625 euros par mois, selon la superficie, le confort, l'équipement et les services offerts.

A l'Université catholique de Louvain, 85% des 5.730 logements proposés ont trouvé preneur, indique Vincent Bomal, directeur du service des logements de l'UCL. Depuis la construction par l'université de nouveaux logements en 2011 et en 2013, "l'élastique est détendu". "C'est plus agréable car l'étudiant peut choisir volontairement son kot et n'est pas poussé par l'urgence. Cela amène aussi un souffle nouveau car beaucoup de propriétaires extérieurs à l'université ont dû se remettre en question pour rester concurrentiels." L'UCL se garde toutefois "la possibilité de créer une centaine de logements à Louvain-la-Neuve et une cinquantaine à Woluwe".

Le prix moyen proposé par l'université est de 290 euros par mois, toutes charges comprises.

De son côté, l'Université de Mons fournit 834 places dans 9 cités réparties dans le centre-ville. Une nouvelle cité voit le jour cette rentrée, l'UMons-Upkkot qui fournit 128 places supplémentaires. Les prix varient de 175 à 400 euros pour le logement le plus cher mais la majorité des loyers s'élèvent à 270 euros. "Pratiquement toutes les cités sont complètes, y compris la nouvelle", indique Joëlle Tilmant, à la direction des affaires étudiantes.

"Une pénurie (pour ce type de logement, ndlr) existe", ajoute-t-elle. "Je pensais que la situation de pénurie s'arrangerait avec le nouveau bâtiment mais la demande est toujours aussi importante." Il est toutefois trop tôt pour établir un réel bilan, souligne-t-elle, car de nombreux désistements vont encore survenir.

A Liège aussi, la demande en logements de l'université est importante. La situation diffère toutefois car l'offre du privé, de plus de 7.000 logements, est excédentaire, ce qui permet de réguler les prix.

L'Université de Liège gère plus de 350 chambres dans les homes du Sart-Tilman. Tout est réservé pour l'année suivante dès le mois de mai. "Cette année, nous avons reçu plus de 300 demandes pour 60 chambres libérées", explique un porte-parole. Le loyer, fixé en fonction des revenus des parents, varie entre 220 et 350 euros par mois.

L'ULg projette, dans le cadre de son plan stratégique 2017-2021, de rénover et étendre son offre de chambres sur le campus du Sart-Tilman. L'université souhaiterait aménager 250 logements supplémentaires grâce à un investissement privé, avec des "conditions en termes de tarification des loyers (...) et de construction durable". Un conseil d'administration doit encore aborder ce point mais le porte-parole espère que "ce dossier avancera le plus rapidement possible car la demande existe".

L'Université de Namur offre environ 500 unités locatives. Elles sont complètes mais Vincent Bourtembourg, responsable du service logements de l'UNamur, souligne que des étudiants en médecine doivent encore passer leur examen d'entrée et pourraient se désister en cas d'échec.

Pour la capitale wallonne, l'offre en logements rencontre la demande. "Pour la première fois, les chambres n'étaient pas complètes lors des portes ouvertes de l'université en juin", relève M. Bourtembourg. L'offre a augmenté, avec de nouvelles résidences et des investissements de grands propriétaires. "Il existe aussi une baisse de la demande", affirme M. Bourtembourg. "A Namur, il y a beaucoup d'étudiants en médecine. L'introduction de l'examen d'entrée (...) se ressent dans le logement où l'on constate que les étudiants attendent la dernière minute pour s'engager." Les loyers tournent autour de 260 et 300 euros pour les chambres universitaires.

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