Face à une pénurie croissante de médecins généralistes en Flandre, des primes sont proposées pour attirer de nouveaux praticiens. Le Professeur flamand Dirk Devroey met en lumière les limites de ces mesures et souligne l'importance d'une approche plus structurelle.
Dans un article récent publié par le quotidien flamand Het Laatste Nieuws, le professeur Dirk Devroey, spécialiste en médecine générale, partage ses réflexions sur les stratégies des communes flamandes pour lutter contre la pénurie de médecins généralistes. Des communes comme Bredene et Schelle ont récemment fait les gros titres pour avoir offert des primes , respectivement de 8 000 et 10 000 euros, pour attirer des médecins généralistes. Cependant, selon le Professeur Devroey, ces mesures financières ne sont qu'une solution temporaire à un problème bien plus profond.
Le professeur Devroey souligne que bien que les incitations financières puissent avoir un certain attrait, elles ne suffisent pas à motiver les médecins à déménager sans une approche structurelle du problème. Il observe également une tendance parmi les médecins à privilégier leur propre bien-être, réduisant ainsi leur charge de travail hebdomadaire de 80 à environ 40 heures. Cette réduction du volume de travail, couplée à l'augmentation de l'âge et des besoins multiples des patients, réduit considérablement le nombre de patients qu'un médecin peut voir par semaine.
De plus, face à la pénurie de médecins, certains choisissent de travailler en dehors des conventions, augmentant leurs tarifs bien au-delà des normes conventionnées. Cette situation souligne la pression exercée sur le système de santé par le manque de professionnels disponibles.
Le professeur Devroey mentionne également les efforts pour augmenter le nombre d'étudiants en médecine, passant de 1 600 à 1 700 admissions annuelles. Cependant, il critique cette mesure comme insuffisante et trop lente, tout en reconnaissant la nécessité de maintenir un équilibre pour garantir une formation de qualité.
L'impact de la pénurie sur la santé publique est une préoccupation majeure pour le Professeur Devroey. Il met en garde contre les conséquences graves de retards de diagnostic et de traitement pour des pathologies telles que le diabète et le cancer, prévoyant une possible baisse de l'espérance de vie si cette tendance se poursuit.
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Derniers commentaires
Charles KARIGER
14 mars 2024Bien sûr qu'une prime ( ou même un billet de loterie) ne changera rien!
Mais la solution est heureusement toute trouvée: M. le Ministre l'a formulée clairement: « La disparition des médecins solos est une bonne évolution dans le cadre du New Deal visant à réformer la profession. … On ne peut plus se permettre qu'un médecin généraliste soit seul responsable de la prise en charge totale de tous les patients. »
Il "suffit" donc de remplacer chaque médecin par une maison médicale bien équipée par ces communes et financées sur la durée par ces communes elles-mêmes. On n'a rien sans rien.
Pas de bras, pas de chocolat disait-on. A présent: ni considération ni conditions confortables, pas de soins.
NB La féminisation du "cheptel" soignant imposera bien sûr de prévoir des logements familiaux, des places d'accueil pour les enfants des prestataires et des congés de protection de la maternité face aux risques infectieux, etc.