Faute de financement confirmé, aucun courrier d’invitation au dépistage du cancer du sein ni au dépistage du cancer colorectal n’avait encore été envoyé à Bruxelles en 2025. Une réunion entre Bruprev, Vivalis et le cabinet du ministre Alain Maron a permis de débloquer la situation.
Mercredi, les revues spécialisées Medi-Sphere et Le Spécialiste rapportaient qu'aucune Bruxelloise n'avait été invitée à une mammographie de dépistage en 2025 en raison du blocage des fonds destinés au programme de dépistage du cancer du sein, faute de gouvernement régional de plein exercice. Pareil pour le dépistage du cancer colorectal à son tour menacé à Bruxelles faute de budget, selon les médecins de Bruprev.
Une réunion a eu lieu sur le sujet jeudi. Le cabinet du ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron, l’a confirmée après avoir rencontré Bruprev et l’administration (Vivalis). À l’issue de cette réunion, selon le cabinet, « Bruprev a confirmé que la suspension des dépistages était une décision unilatérale, dont elle n’a pas informé l’administration. L’envoi des courriers va reprendre au plus vite, compte tenu du subside qui arrive comme chaque année en mai – subside pour les six premiers mois cette fois (vu le budget en douzièmes provisoires). Le renouvellement du stock des colotests sera également planifié dans les plus brefs délais. »
Une incompréhension ?
Pour Nathalie Noël, directrice générale de Vivalis : « Les budgets vont être dégagés comme cela est prévu pour un gouvernement en affaires courantes. Je pense qu’il y a eu une mauvaise compréhension de la manière dont les subsides allaient être payés cette année-ci. Bruprev, comme toutes les associations qui sont payées en subsides facultatifs, va recevoir sa première tranche de financement avant le 30 juin. Le solde sera organisé avec les ordonnances budgétaires avant le 1er juillet. Nous sommes dans les subsides facultatifs et il faut des décisions du gouvernement. Après, les sommes sont liquidées en tranches. Il a aussi été rappelé que l’administration n’a jamais annoncé une baisse de subside pour 2025. »
Même polémique en 2026 ?
Reste évidemment la question de l’année 2026 : « Comme toutes les associations classiquement subsidiées par Vivalis/COCOM, Bruprev va recevoir dans les jours ou semaines à venir une première tranche conséquente de son financement 2025. Évidemment, la question va se reposer pour 2026. Cela dépendra des choix du prochain gouvernement, qui pourrait décider de réaliser certaines économies. Toutefois, le budget de la Cocom n’est pas le budget de la Région. Le budget de la Cocom est de 1,9 milliard. Nous ne devrions pas subir les mêmes efforts d’assainissement que la Région. »
Les invitations vont être envoyées
Pour le Dr Jean-Benoît Burrion, Coordination-Direction médicale de Bruprev, le problème est résolu : « J’ai vraiment douté : aurait-on les moyens financiers ? Comme chaque année, en 2024, nous avons fait une demande de budget pour 2025. Nous manquions de liquidités parce que l’entièreté du budget 2024 avait été dépensée. Depuis janvier, nous ne pouvions que maintenir l’outil en exercice en axant les dépenses sur les postes cruciaux. »
À présent, la situation est plus claire : « Nous allons recevoir la première tranche des budgets en mai. Dès que nous aurons les liquidités, nous allons régulariser les invitations. Les Bruxellois auront leur invitation avec quelques mois de retard. Tout le monde aura son invitation. »
Les patients et les professionnels de santé peuvent être rassurés. Fin de la saga.
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