En réponse à la demande du ministre Frank Vandenbroucke pour de nouvelles économies dans les soins de santé, l’Association belge des syndicats médicaux (ABSyM) a présenté lundi, lors d’une réunion marathon de près de cinq heures du comité médico-mutualiste, une série de propositions concrètes. La note part du principe que des économies sont possibles sans compromettre la qualité des soins médicaux ni les conditions de travail des médecins.
Le ministre Vandenbroucke demande aux médecins de formuler, d’ici le 30 juin, des propositions pour économiser 62,5 millions d’euros supplémentaires. Ces mesures devraient entrer en vigueur le 1er janvier 2026 et s’ajouter à celles déjà convenues.
Les propositions soumises par l’ABSyM reposent sur trois principes : équité, efficacité et responsabilité. Alors que le gouvernement fédéral exige des réformes profondes, le syndicat met en garde : de nombreuses augmentations récentes des dépenses sont le résultat de choix politiques et ne doivent donc pas être imputées au budget des médecins. Pour l’ABSyM, il s’agit de « surcoûts responsables ».
Indexation historique du ticket modérateur
Depuis 2004, le ticket modérateur pour les consultations et visites à domicile n’a pas été indexé. Or, l’inflation a fortement augmenté depuis lors, tandis que le ticket modérateur est resté inchangé. Conséquence : les patients paient aujourd’hui une part plus faible des coûts des soins qu’il y a vingt ans, ce qui augmente la pression sur les budgets des médecins.
Le syndicat propose de rétablir le lien entre le ticket modérateur et l’inflation historique. Selon ses calculs, cette mesure rapporterait structurellement 114,5 millions d’euros par an rien que pour les médecins généralistes. Le ticket modérateur serait ajusté différemment selon que les patients bénéficient ou non de l’intervention majorée (IM) :
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Pour les consultations des patients bénéficiant de l’IM : augmentation de 1 euro.
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Pour les consultations des autres patients : augmentation de 2,50 euros.
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Pour les visites à domicile : augmentation de 1,50 euro pour les patients IM et de 3 euros pour les autres.
Les soins spécialisés ne sont pas encore inclus dans la simulation, mais pourraient constituer une étape ultérieure avec un potentiel supplémentaire. L’objectif est de rétablir l’équilibre entre les patients et l’État dans le financement des soins et d’éviter que les médecins ne supportent seuls les hausses d’index jamais répercutées.
Biologie clinique : une comptabilité correcte
En janvier 2024, une réduction de 15 % du forfait pour la biologie clinique chez les patients hospitalisés (code 592001) était prévue. Cette mesure, retardée pour des raisons techniques et organisationnelles, n’a été appliquée qu’en novembre 2024, soit dix mois plus tard.
Cependant, l’économie attendue avait déjà été inscrite intégralement au budget, ce qui a généré une « surdépense » apparente d’environ 45 millions d’euros. L’ABSyM souligne qu’il ne s’agit pas d’un dépassement réel, mais d’une anomalie administrative.
Le syndicat propose donc de récupérer immédiatement ce montant, insistant sur le fait que les médecins ne sont pas responsables des retards décisionnels. Une comptabilité correcte est, selon l’ABSyM, indispensable pour instaurer la confiance mutuelle.
Triage intelligent axé sur les vrais besoins de soins
Un autre problème structurel réside dans la surutilisation des postes de garde et des services d’urgence. Selon l’ABSyM, 30 % des contacts avec les postes de garde sont injustifiés. Autrement dit, des milliers de patients sollicitent des soins au mauvais moment ou auprès du mauvais service, entraînant surcharge, frustration et coûts inutiles.
Le syndicat plaide pour une utilisation obligatoire du système de triage téléphonique 1733, renforcé par une coordination centralisée et le recours à des technologies comme l’intelligence artificielle. Ce système permettrait de mieux orienter les patients vers les services appropriés.
Effets attendus : une diminution de la charge de travail inutile pour les médecins, une utilisation plus efficace des ressources de soins, et plus de temps pour les patients nécessitant réellement une prise en charge. À long terme : des économies structurelles, un système de soins plus performant et moins de risques de burn-out pour les médecins.
Respect des accords ou pas de nouvelles économies
Le syndicat pose une limite claire : de nouvelles mesures d’économies ne peuvent être envisagées que si les engagements déjà pris sont respectés. Cela concerne notamment l’application de l’article 4.1.1.1 des accords médico-mutualistes sur les pseudocodes, et la co-gouvernance promise dans les hôpitaux. En l’absence de respect de ces engagements, l’ABSyM estime que toute nouvelle économie est inacceptable.
Les propositions de l’ABSyM visent des réformes structurelles permettant de gagner en efficacité sans compromettre la qualité. La note identifie les postes budgétaires mal étiquetés et avance des solutions réalisables. Le syndicat réaffirme sa volonté de dialogue, mais exige une approche adulte : pas d’économies au détriment de la qualité des soins ni de l’autonomie médicale.
Derniers commentaires
Freddy GORET
27 mai 2025Vous rêvez …
Ce cher ministre recyclé ( voir son implication dans le scandale de la valise reçue remplie d argent …. brulé …. ) ne veut aucune solution raisonnable et honnête
Il veut retirer aux professionnels de la médecine toutes une série de compétences pour les donner à des personnes non formées
Il a une rage anti médecins tout à fait évidente et veut faire fi de toute logique provenant du corps médical
Il veut asservir le corps médical à sa botte et réduire une belle profession libérale a une servitude sous payée
Quelle autre profession accepte cette servitude ???
Il est temps de faire grève et lui rappeler que l INAMi est dépendante dans son bon fonctionnement du dévouement des médecins …
Mais en sommes nous capables ???