La Dr Elisa Munoz Gomez, médecin engagée au sein du PTB, milite pour une plus grande implication des médecins dans les élections communales. Elle défend une approche qui lie la santé publique aux enjeux sociaux, en s'appuyant sur son expérience de terrain entre La Louvière et Charleroi. Pour elle, l’amélioration des conditions de vie, du logement et des services sociaux est essentielle pour le bien-être des patients.

Oui, il existe d’autres médecins que Sofie Merckx au PTB.  La Dr Elisa Munoz Gomez sera sur les listes à Charleroi et travaille à La Louvière dans le Hainaut. « J’ai commencé dans un cabinet à "la Médecine pour le Peuple" à Marcinelle. Je suis aujourd’hui à La Louvière. Ce qui a renforcé mon engagement, c’est de voir la situation dans laquelle les patients vivent à Marcinelle. Je ne connaissais pas du tout Charleroi en venant de Bruxelles. Au fil du temps, je me suis engagée au PTB. Je tenais à être vraiment la meilleure médecin au niveau médical, mais je voulais aussi agir sur les causes des problèmes de santé. »

Un investissement de toujours

Elle est connue pour son investissement en faveur des « malades de longue durée qui ne sont pas des personnes "inactives". Ce sont des travailleurs affaiblis par le système. Il ne faut pas chasser les malades, mais plutôt supprimer les mauvaises conditions de travail. »
Très tôt dans sa carrière, Elisa Munoz Gomez, qui a été responsable de la section du Comac en médecine lorsqu’elle était étudiante en 1ère année de Master en médecine à l'ULB, s’est battue contre la limitation du nombre de numéros Inami alors qu’il existe un manque criant de médecins, pour une politique ambitieuse en matière de médecine préventive... ou encore pour le maintien d'un système de paiement à l'acte.

La situation des logements

Sur le terrain, au niveau d’une commune, en matière de santé publique, elle pointe une grande priorité : « Je me souviens de l'élément déclencheur : J'ai appris qu'il y avait une action de changement de châssis à la Sambrienne, une société de logement social, pour que les citoyens aient enfin de meilleurs logements. Cela m’avait marquée et m'avait montré que l’on peut faire bouger les choses si on se met ensemble. Je n’avais pas mesuré l’impact du logement humide sur la santé. Je vois vraiment des situations de patients, de bébés, d’enfants où il y a de véritables problèmes dans les logements privés, mais aussi dans les logements sociaux. Il faut plus de logements publics bien entretenus dans les communes. En outre, en matière d'insécurité ou de propreté, il y a des quartiers où les gens n’osent pas sortir et cela affecte beaucoup leur santé. »

Déjà présente aux élections européennes

Cette expérience communale est une première : « Je suis 19e sur les listes. C’est ma première campagne sur les listes communales, mais je m’étais déjà présentée sur les listes européennes. » Elle sera notamment attentive à l'alimentation des plus jeunes : « J’ai de plus en plus de demandes de repas gratuits dans les écoles de la part des parents qui manquent de moyens. »

Selon elle, les médecins devraient s’engager davantage dans les élections communales pour la santé des patients et le bien-être de la population. « À la "Médecine pour le Peuple", tous les médecins ne sont pas membres du PTB, mais je pense qu’il faut un engagement pour la société. C’est d’ailleurs un débat entre nous. On voit les difficultés de nos patients et nous pouvons agir aussi à ce niveau. »

Elle attire l’attention des médecins sur l’impact que peuvent avoir certaines situations : « Je pense d’ailleurs que le fait que les médecins traitent des patients qui reviennent toujours pour les mêmes problèmes de santé (malgré l’implication des médecins dans leur travail) peut amener, chez certains médecins, une forme d’épuisement, voire de burn-out. Cela peut créer une forme d’impuissance au quotidien. Je le vois. Mon engagement me donne plus de satisfaction à ce niveau-là. »