DMG et Sumehr : le RSW annonce une ouverture à divers acteurs de santé

Le Réseau Santé Wallon enrichit progressivement ses fonctionnalités avec l'intégration de nouveaux documents tels que les rapports des diététiciennes et des éducatrices au diabète, ainsi qu'un formulaire permettant aux patients d'exprimer leurs volontés de fin de vie. Cette initiative marque un tournant vers des documents plus dynamiques et collaboratifs, s'éloignant des formats statiques comme le Sumehr, jusqu'ici principalement géré par les médecins généralistes.

Lors de la journée d’échange de la Plateforme de Première Ligne Wallonne (PPLW) à destination des acteurs de santé sur le thème de l’e-santé : « Multidisciplinarité 2.0 et littératie en santé numérique », une présentation des dernières avancées du Réseau Santé Wallon a été réalisée par le Dr André Vandenberghe, directeur de projet du Réseau Santé Wallon (RSW) : « Aujourd’hui, 3.030.000 patients sont inscrits, ce qui représente 82% de la population. 230 millions de documents sont partagés et 200 000 documents consultés chaque jour : documents de laboratoire, documents de la première ligne, rapports d'hospitalisation, imageries... Un quart de ces consultations sont faites par les patients. Le premier grand document partagé où on retrouve des données structurées, c'est le Sumehr du médecin généraliste : allergies, vaccins, diagnostics, traitement... »

Avec les rapports des diététiciennes, un rapport standardisé pour les éducatrices au diabète, un formulaire pour que le patient puisse exprimer ses volontés de fin de vie, le Réseau s'étend progressivement aux différents acteurs de la première ligne de soin y compris le patient. « Nous avons conscience que nous avons des documents qui sont un peu figés et créés par une seule personne. Le document statique tel que le Sumehr que le médecin généraliste produit, est une information dont il est le seul dépositaire et gestionnaire. »

La volonté est d’évoluer vers des documents plus dynamiques : « Aujourd'hui, dans le Réseau Santé Wallon, nous avons le registre des vaccinations qui a été développé à la demande de la Région Wallonne. La liste des vaccins n'est plus alimentée par une seule personne : il y a évidemment le généraliste mais aussi le pharmacien... les infirmiers. Chacun de ces acteurs peut appuyer sur le petit bouton et venir rajouter un vaccin s'il fait l'administration. Nous tendons donc vers un enregistrement collaboratif du dossier partagé avec la possibilité d'aller éditer et modifier ces enregistrements ou les supprimer. Pour la vaccination, c'est une recette relativement simple puisque chaque personne qui va faire une administration est censée alimenter le système et ne pas aller gérer les données des autres. »

Après les vaccins, un second projet sera celui des allergies : « Sur le même principe, on va avoir un espace où toutes les personnes qui identifient des allergies vont pouvoir les enregistrer, les partager. Un médecin qui dirait qu'il y a une suspicion d'allergie par exemple, peut voir son enregistrement modifié par quelqu'un d'autre, imaginons un spécialiste, qui va venir sur base de tests, soit infirmer ou confirmer cette proposition. » Cette dynamique peut évidemment interpeller. Que va-t-il se passer s'il y a un désaccord ? Si ce n'est pas une allergie ? Comment les susceptibilités de professionnels de soins vont-elles être gérées ? « Quand j'en discute avec les allergologues dans mon hôpital, ils me disent : "mais seuls les allergologues devraient pouvoir venir enregistrer une allergie dans ce registre. » Le débat est en cours et est loin d'être terminé.

Enfin, une réflexion est en cours aussi à propos de l’enregistrement des volontés des patients : « Le patient donc va pouvoir enregistrer ses volontés et elles pourront être intégrées dans les DPI automatiquement : le fait qu'il ne veut pas de transfusions, pas de dialyses... ».

Feuille de route gériatrique

Enfin, il existe aussi la volonté de mettre en place un projet spécifique lancé par l'AvIQ pour créer une feuille de vision gériatrique entre les maisons de repos, les hôpitaux et la médecine générale. « Le Réseau Santé Wallon n'a pas pour vocation de développer des solutions spécifiques ou des applications, mais de servir de colonne vertébrale, de canal de communication entre tous ces projets. »

Mieux informer les généralistes

Enfin, les généralistes vont avoir bientôt un système de notifications de la présence d'informations médicales qui concernent leur patient. « Actuellement, par exemple, des infirmières à domicile déposent des photos de plaies, mais le médecin n'en est pas averti. Ils pourront signaler qu'ils souhaitent notifier quelqu'un de la présence d'information et il sera possible pour la personne d'accueillir ou pas la réception des notifications. Ce travail de notification va nous permettre d’améliorer la relation multidisciplinaire. Il y aura donc une notification pour le médecin titulaire du DMG. »

Une information plus personnalisée

Enfin, il travaille aussi sur le développement d’une information plus personnalisée. « Il s’agit d’ un projet financé par l'Union européenne à propos de l'intégration de recommandations personnalisées dans le domaine de la vaccination pour les patients et les professionnels. Ce projet va entrer en production le mois prochain, pour un public limité, des personnes qui vont faire les tests. Il sera possible d’entrer dans un système de recommandation de vaccination avec une série de facteurs de risque qui peuvent être identifiés selon l’âge, la profession, le pays, les maladies.... Le système pourra fournir des recommandations personnalisées en fonction de chaque patient."

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.