Violence numérique : l'Ordre intègre l'atteinte à la e-réputation du médecin dans son formulaire d'agression

Cet été, une modification importante est apportée au formulaire officiel des agressions envers les médecins, avec l'ajout de l'atteinte à l’e-réputation. Les remarques agressives ou offensantes formulées sur internet pourront désormais être signalées sur le site de l'Ordre dans le volet psychologique des atteintes à la personne du formulaire.

Cette mise à jour intervient à la suite d'une initiative du Conseil Européen des Ordres de Médecins (CEOM), visant à instaurer un formulaire unifié pour la collecte des données sur les violences faites aux médecins à travers l'Europe nous précise le Prof Christian Mélot, Vice-président de l’Ordre des Médecins.  L'objectif est de mieux identifier, signaler et traiter les multiples formes de violence, qu'elles soient physiques, verbales ou numériques.

La Belgique, pionnière dans l'application de ce formulaire, a rapidement adopté la proposition et en a publié une version en ligne disponible en trois langues (français, néerlandais et anglais). Cette version uniformisée inclut désormais une question spécifique consacrée à la e-violence dans le volet psychologique des atteintes à la personnes en cochant la case "Atteinte à la e-réputation (Internet)" . L'Ordre répond ainsi à une préoccupation croissante liée à la montée des agressions sur Internet en permettant ainsi dans le futur de quantifier ce type de violence.

La version révisée du formulaire a été officiellement validée lors de la réunion du CEOM à Rome le 24 mai 2024. Bien qu'il ne protège pas directement les médecins, ce formulaire représente un outil essentiel pour permettre aux différents pays de récolter des données et pouvoir comparer la violence dans les différents pays, y compris en ligne, et sensibiliser les autorités à ce problème à l'échelle européenne. L'espoir est que son adoption par un grand nombre de pays contribue à une meilleure compréhension et prise en compte des agressions subies par les professionnels de santé en Europe.

L'initiative belge, saluée comme un modèle pour les autres pays européens, démontre l'urgence et la nécessité d'une réponse coordonnée face aux nouvelles formes de violence. Les réseaux sociaux, tout en étant des plateformes d'échanges et de partages, peuvent également devenir des vecteurs de menaces et de diffamation pour les professionnels de santé. .

L'inclusion de l'atteinte à la e-réputation dans le formulaire d'agression constitue une avancée dans la reconnaissance des nouvelles réalités numériques auxquelles sont confrontés les praticiens, marquant ainsi une étape importante dans l’évolution des dispositifs de signalement et de protection des professionnels de santé.

Lire aussi:

> Des médecins japonais essuyant des avis négatifs poursuivent Google

> «Les avis sur Google contre les médecins sont un scandale»

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    05 septembre 2024

    Nos associations devraient interpeller leurs gouvernements respectifs, et leur demander d'interpeller l'Europe, pour qu'une réglementation stricte, avec des sanctions dissuasives soit publiée sans retard, et interdise :
    - les "annuaires" qui répertorient les médecins (et les paramédicaux) SANS leur accord préalable et explicite, qui parfois vont jusqu'à les classer dans une spécialité qui n'est pas la leur, ou qui publient des horaires de consultation par défaut, ne correspondant pas à la réalité, ou passent par un no payant pour les joindre au téléphone !!!!
    - les "avis" sur les prestataires, que ce soit dans des annuaires ou d'autre publications.
    Google, moteur de recherche, permet à tout qui le veut de publier des avis: c'est inacceptable...
    - Des annuaires font mieux : si on cherche un médecin dans sa ville, il met en avant ceux qui payent pour gérer leurs rendez-vous, et les autres apparaissent en désordre... càd inutilisable quand on cherche un prestataire dans son quartier, pas trop éloigné, ou un nom précis.

    REMARQUE :
    La législation aurait plus de poids si on généralisait ces interdictions de publier des annuaires et des avis à TOUTES les professions...
    Le problème est le même pour tous les métiers : médecins, entrepreneurs, plombiers, épiciers...
    Si seul le corps médical, les kines, les dentistes réagissent, cela aura moins de poids que si il devient interdit de publier des annuaires, des avis etc... SANS l'accord préalable et explicite de toute personne concernée !
    Les services qui proposent de gérer les rendez-vous peuvent être utiles, mais deviennent inutilisables si quand on tape le nom d'un prestataire sur un moteur de recherche, il sont noyés dans une dizaine d'annuaires, pas toujours sous la bonne rubrique, avec des horaires farfelus de consultation... ou avec un numéro de tél surtaxé qui sert d'intermédiaire pour appeler leur no de tél...
    Il devient impossible de voir quel annuaire est celui utilisé par le prestataire parmi tous les autres...
    En prime, les moteurs de recherche ne mettent quasi jamais en premier lieu l'annuaire utilisé en réalité !

    Exemple vécu :
    Mon épouse est médecin biologiste, retraitée : cela m'a pris +/- 5 mois pour faire retirer son nom (avec adresse et tél..) d'une dizaine d'annuaires. Dans la majorité, elle apparaissait comme généraliste (!), parfois avec des horaires de consultations "par défaut", avec adresse et no de tél...
    Elle se demandait pourquoi il y avait de temps en temps une personne qui sonnait à notre porte ou au tél. pour prendre un rendez-vous, voire pour une urgence...
    Pour une société française, qui gérait 3 annuaires différents, il a fallu 4 mails et porter plainte pour non respect du RGPD pour qu'ils acceptent enfin de retirer ses coordonnées : cela a pris 5 mois...
    Au départ, il répondaient qu'on devait les remercier pour la visibilité qu'ils donnaient gratuitement, alors que dès le 1er mail on avait précisé qu'elle n'était pas généraliste et qu'elle ne donnait pas de consultations à son adresse... Surréaliste !