La Commission européenne a donné mardi son feu vert à un médicament conçu pour traiter la maladie d'Alzheimer au stade précoce, premier traitement de ce type à être autorisé das l'UE. Le lécanemab, un anticorps monoclonal, est déjà disponible dans d'autres pays (États-Unis, entre autres), où il est commercialisé sous le nom de Leqembi. Plutôt que de s'attaquer aux symptômes de la maladie, il cible son processus sous-jacent, permettant de réduire et donc de ralentir le déclin cognitif du patient.
Le médicament ne sera cependant disponible que pour une catégorie très spécifique de patients Alzheimer, loin de représenter une majorité. L'agence européenne des médicaments, l'EMA, avait dans un premier temps rendu un avis négatif pour sa mise sur le marché européen, estimant que les bénéfices attendus ne faisaient pas le poids face aux risques répertoriés. En novembre 2024, elle a changé son fusil d'épaule, émettant un avis positif pour la commercialisation de ce produit au bénéfice d'un type déterminé de patients : ceux qui ont des troubles cognitifs légers ou de démence légère liés à un Alzheimer précoce, et n'ont qu'une seule copie ou même aucune du gène ApoE4.
Ce gène est un facteur de risque important pour la maladie d'Alzheimer.
Ces patients ont été présentés dans les essais un risque plus faible que les autres de souffrir d'effets secondaires graves.
C'est la firme pharmaceutique Eisai qui a demandé à pouvoir amener le lecanemab sur le marché européen. Le médicament s'injecte en intraveineuse, toutes les deux semaines. Il faudra probablement encore plusieurs mois avant que le produit soit réellement disponible dans l'UE.