Nouvelle alerte sur les dépistages du cancer à Bruxelles : après le dépistage du cancer du sein, celui du cancer colorectal est désormais gravement compromis. C’est ce qu’indique BruPrev, l’asbl en charge des programmes de dépistage dans la capitale, dans un message publié mercredi sur LinkedIn par le Dr Frédéric Buxant, Président de l'association. En cause, l’absence de gouvernement bruxellois et la réduction drastique du subside prévu pour l’année 2025.
Dans son post publié mercredi sur Linkedin, le Dr Buxant alerte sur une baisse de 50 % du budget 2025 octroyé par la Cocom via Vivalis, par rapport à celui de 2024. Aucun engagement n’est par ailleurs pris à ce stade pour une poursuite du financement en 2026. L’asbl se voit contrainte de limiter son fonctionnement au minimum vital et suspend plusieurs volets clés de ses activités. « Cette situation nous contraint à un fonctionnement minimum pour sauvegarder l’outil des programmes de dépistage en Région Bruxelloise, jusqu’à la levée des incertitudes sur leur financement. »
« Nous suspendons jusqu’à nouvel ordre les courriers d’invitation et l’envoi des kits de Colotests à domicile », annonce le Dr Buxant. De même, les commandes pour reconstituer le stock central de ces kits sont « reportées sine die ». Si les mammotests spontanés et les kits de Colotests déjà distribués en pharmacie seront encore pris en charge, l’organisation ne pourra plus assurer ses missions de sensibilisation ni développer de programme structuré pour le dépistage du cancer du col de l’utérus. BruPrev se retire également des projets en collaboration avec les instances européennes, fédérales ou interrégionales.
Cette nouvelle annonce survient dans un contexte déjà tendu. Mercredi, Medi-Sphere et Le Spécialiste rapportait que les femmes bruxelloises ne recevaient plus de courrier d’invitation au dépistage du cancer du sein en raison du vide politique laissé par l’absence de gouvernement en Région bruxelloise. Le ministre de la Santé Alain Maron avait alors dénoncé une « décision unilatérale » de BruPrev, assurant que des contacts étaient en cours pour garantir la continuité du programme.
Mais aujourd’hui, BruPrev confirme que ses capacités d’action sont gravement limitées. « Nous déplorons cette situation qui pénalise la santé des Bruxelloises et des Bruxellois », écrivent le Dr Buxant et le Dr Jean-Benoît Burrion, coordinateur médical, dans leur message adressé au nom du Conseil d’administration. Ils soulignent que les programmes de dépistage patiemment mis en place depuis des années risquent d’être démantelés, faute de visibilité budgétaire.
Selon plusieurs acteurs du secteur, cette situation fragilise un peu plus l’accès à la prévention en Région bruxelloise, déjà en retard par rapport aux autres Régions du pays. Le ministre Maron a convoqué une réunion ce jeudi après midi avec les responsables de BruPrev et de Vivalis.
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