Ancien directeur médical de la Mutualité chrétienne flamande, le Dr Rob van den Oever est décédé le 9 mai à Louvain. Durant plus de 40 ans, il a marqué le secteur des soins de santé par son expertise, son sens du dialogue et sa vision du service public.
Né en 1947 à Thorn, aux Pays-Bas, il a été une cheville ouvrière des grandes réformes dans les domaines de la nomenclature, de la première ligne et du financement hospitalier. Il a longtemps représenté la MC au sein de la medicomut avant de se retirer en 2017, tout en demeurant actif dans divers organes consultatifs, notamment le Conseil technique médical. Il a aussi collaboré avec plusieurs hôpitaux, à Gand, Turnhout, Genk ou encore Courtrai.
Le Dr Donald Claeys, ancien président du Groupement belge des spécialistes (GBS), salue la mémoire d’un « collègue exceptionnel, encyclopédiste, pont entre les acteurs du système et défenseur de l’accessibilité aux soins ». Jusqu’à la maladie, il est resté consulté pour son expertise sur la réforme de la nomenclature. « J’ai perdu un ami proche », confie-t-il.
Même reconnaissance de la part du Dr Marc Moens, ancien secrétaire général du GBS et Président honoraire de l'ABSyM-BVAS : « Nous étions souvent en opposition, mais j’ai toujours eu le plus grand respect pour lui. Il m’a énormément appris sur le fonctionnement du système de santé. »
Les deux médecins rappellent l’ouverture d’esprit de Rob van den Oever, son écoute, sa rigueur intellectuelle et sa finesse. « Il portait une vision très large, nourrie par une culture vaste et une curiosité constante », souligne encore le Dr Claeys.
Dans l’un de ses derniers entretiens accordés au Spécialiste, il alertait sur les risques d’une interdiction brutale des suppléments hospitaliers : « Cela rendrait impossible le fonctionnement de nombreux hôpitaux. Les médecins en assumeraient indirectement le coût. »
Déjà en 2017, lors de son départ de la medicomut, il s’inquiétait d’une centralisation croissante du pilotage politique et plaidait pour une concertation équilibrée avec les hôpitaux. Il estimait que la soutenabilité du système de sécurité sociale restait l’enjeu majeur des années à venir.
Doté d’un sens de l’humour subtil et d’un talent oratoire reconnu, il avait aussi l’art de désamorcer les tensions. « Un diplomate respecté de tous », résume un confrère.
La cérémonie d’adieu aura lieu le vendredi 16 mai à 10h à l’église universitaire Saint-Jean-Baptiste, Grand Béguinage de Louvain. Une dernière visite pourra lui être rendue le jeudi 15 mai de 18h30 à 19h30 au funérarium Pues, à Heverlee.