Les problèmes persistants de formation du gouvernement dans la Région de Bruxelles-Capitale ne sont pas sans conséquences sur la santé publique. En l’absence de gouvernement, pas une seule Bruxelloise n’aura été invitée à une mammographie de dépistage en 2025. La radiologue Julie Soens dénonce cette situation.
Dix mois après les élections, aucun gouvernement n’a encore été formé à Bruxelles. Les conséquences de cette impasse politique se font discrètement sentir. L’absence de formation d’un gouvernement a bloqué les fonds de fonctionnement pour le dépistage du cancer du sein.
En conséquence, l’asbl Bruprev, qui coordonne les campagnes de dépistage en Région bruxelloise, n’a pas encore pu envoyer la moindre invitation en 2025. Normalement, tous les 2 ans, l’asbl envoie une lettre d’invitation pour un mammotest à toutes les femmes âgées de 50 à 69 ans habitant la région bruxelloise. Mais au cours des 3 premiers mois de l’année 2025, aucune lettre n’a été envoyée
Le Dr Julie Soens, radiologue à la Clinique Saint-Jean, se plaint de cette situation: «L’objectif même du dépistage bisannuel est de détecter des lésions aussi petites que possible ou à un stade précoce. Il est donc frustrant que plus de 3 mois aient déjà été perdus à cause de la procrastination politique.»
L’équipe de Bruprev espère rattraper son retard une fois que les vannes financières seront rouvertes, poursuit le Dr Soens: «Ils ne peuvent rien y faire non plus et sont eux aussi lassés de la situation. En outre, la question est de savoir combien de temps l’impasse politique va durer.»
Le Dr Soens trouve scandaleux que les politiciens bruxellois jouent avec la santé de milliers de femmes. Elle espère que son appel à l’aide incitera les politiciens à prendre leurs responsabilités. «Les femmes qui sentent une grosseur ou qui sont inquiètes peuvent toujours se rendre à la clinique du sein avec une prescription médicale», conclut-elle.
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