Malades de longue durée : le gouvernement joue au "pompier-pyromane", selon Solidaris

Le gouvernement fédéral joue les "pompiers-pyromanes" avec sa réforme concernant les malades de longue durée, affirme mardi Solidaris. Selon la mutualité socialiste, le gouvernement engendre plus de maladies de longue durée avec sa réforme du marché du travail, avant de pointer du doigt les malades.

La Belgique compte actuellement plus de 500.000 personnes en incapacité de travail de longue durée. Selon les chiffres de l'Institut national d'assurance maladie-invalidité (Inami), 32% des cas sont liés à des troubles de la santé mentale et 37% à des problèmes musculosquelettiques, souvent liés aux conditions de travail.

Solidaris rappelle que plusieurs études démontrent que "la hausse des maladies de longue durée est corrélée aux conditions de travail qui se dégradent et aux politiques, notamment en matière de pension".

Ou encore, la réforme du marché du travail du gouvernement, notamment l'extension des flexi-jobs, les heures supplémentaires et les pensions plus tardives, « dégrade les conditions de travail et allonge les carrières », dénonce la mutualité. En pointant ensuite du doigt les malades, le gouvernement joue ainsi les "pompiers-pyromanes".

Le gouvernement a entre autres décidé d'augmenter de 2,5 à 10% les sanctions sur le montant des indemnités des malades de longue durée. Mais, d'après Solidaris, cette mesure ne concernera que quelque centaine de personnes chaque année et sera loin de rapporter les 74 millions d'euros avancés par les autorités.

Autre point d'inquiétude : la suppression de la présomption légale d'incapacité, qui au lieu d'inciter et de protéger les malades qui se réorientent professionnellement, va "les exclut des mécanismes de protection sociale et donc d'un potentiel retour à l'emploi", dénonce la mutualité.

Concernant l'augmentation de la responsabilité des mutualités, cette dernière considère la mesure "inefficace et contre-productive". Solidaris rappelle que "les mutualités sont largement surchargées" à l'heure actuelle et que "la logique productiviste" imaginée par le gouvernement "risque de pousser les mutualités à privilégier le quantitatif au détriment de la qualité de l'accompagnement des malades".

« La grande majorité des personnes en incapacité souhaitent reprendre le travail. Mais pour que cela soit possible, c'est le travail qui doit s'adapter à l'humain, et non l'inverse. Solidaris.

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