Plus de 400 médecins et professionnels de santé ont déjà signé une pétition lancée par la cellule Environnement de la SSMG, en réaction à des propos de la ministre wallonne de l’Agriculture. Ils dénoncent une banalisation des pesticides et appellent à une politique alimentaire respectueuse de la santé publique et de l’environnement.
La cellule Environnement de la SSMG a réagi à certains propos de la ministre wallonne de l’Agriculture, Madame Anne-Catherine Dalcq, dans Le Soir du 02/04/25. Cette cellule a décidé de lancer une pétition: «En tant que professionnels du soin et de la science, nous sommes tenus par des obligations déontologiques de veille de la santé physique et mentale de nos patients, d’intégrité de nos pratiques vis-à-vis de nos patients et de la collectivité, et également de correction scientifique. Ces devoirs nous obligent. Nous ne pouvons donc pas rester muets face à certaines déclarations de la ministre qui sont manifestement erronées, inexactes, voire mensongères.»
Pour la cellule de la SSMG:
«Assimiler un pesticide à “une molécule trouvée dans la nature que l’on a modifiée un peu pour mieux cibler son action”, comme l’affirme la ministre, est au mieux l’indice d’une sérieuse méconnaissance de ces produits (car la majorité des pesticides sont à ce jour des molécules de synthèse), au pire, l’indice de la volonté de nier la dangerosité pourtant avérée de certaines de ces molécules.»
Plus de 400 médecins
Il y a presque un an, «nous lancions notre appel contre les pesticides, qui a été rejoint par plus de 400 médecins et professionnels de santé. La réponse politique à cet appel a été à peu près inexistante. Pourtant, les données scientifiques ne cessent de s’accumuler et de renforcer le faisceau de preuves. Nous sommes toutes et tous contaminés par les pesticides, y compris pendant des périodes de vie de haute vulnérabilité à leur toxicité: femmes enceintes, bébés, enfants, adolescents. Personne n’y échappe. Les études de biomonitoring montrent que, dans notre pays, les pesticides sont d’ailleurs parmi les polluants les plus retrouvés chez les enfants.»
Les médecins doivent prendre position
«Nous, professionnels de santé et scientifiques, affirmons que l’on ne peut impunément balayer d’un revers de main les données scientifiques. À l’instar de nombreuses autres sociétés scientifiques, il est de notre devoir de prendre position afin de protéger tous nos patients, et en premier lieu les enfants, les agriculteurs et agricultrices, qui sont les premières victimes de ces pesticides. C’est pourquoi nous demandons à la ministre de l’Agriculture de sortir du déni et de prendre ses responsabilités. Nous plaidons pour une politique alimentaire vertueuse qui protège la santé et l’environnement, car c’est ce que nous avons de plus précieux.»
La cellule de la SSMG invite à signer la pétition: Je signe