Exercice rituel des mois de juin, à la Médico-mut de lundi soir: la présentation des premières estimations techniques sur le budget. Cela permet de voir où l’on en est pour 2019 et d’établir des projections – liminaires – pour 2020.
«Il n’y a donc là rien de définitif», insiste d’emblée Luc Herry, vice-président de l’Absym. Pour 2018, l’Inami avait annoncé un budget dans le vert dans l’ensemble. «On peut signaler un dépassement des prévisions [dans les remboursements des prestations de santé] qui s’explique en partie par l’introduction d’e-Attest. Cette digitalisation fait que les attestations de soins donnés ne se perdent plus et, surtout, rentrent immédiatement. Mais cela va se lisser. Pour 2019, globalement, les estimations ne sont pas alarmistes. A ce stade, on parle même d’une sous-utilisation de 18 millions du budget. Pour 2020, le budget est estimé à +/- 27,9 milliards, on entrevoit une indexation proche de 1,95 (c’est provisoire, elle devrait être connue fin juin), plus la norme à 1,5. On pronostique en revanche un dépassement de 340 millions. Répétons que nous sommes là dans du ‘super-prévisionnel’, une copie établie sur des bases classiques et sans connaitre, forcément, les options qu’imprimera le futur gouvernement.»
Marcel Bauval, vice-président du GBO, confirme que le budget des soins de santé 2019 semble parti pour être en léger positif, avec 18 millions de non-dépensé. Mais pointe le coût des médicaments innovants comme un élément qui déstabilise l’ensemble. «C’est le même constat, lancinant, qui revient depuis quelques années: les 42 rubriques ou sous- rubriques qui composent le budget global sont quasi toutes à l’équilibre voire en léger bonus. Par contre, on observe un ‘trou’ au niveau des spécialités pharmaceutiques.» En d’autres termes, le syndicaliste regrette que les efforts consentis par l’ensemble des acteurs de la santé soient absorbés par un unique secteur, «et notamment par les ‘article 81’, ces nouvelles conventions qui se discutent directement entre l’industrie et le gouvernement». Des efforts auxquels prennent part les médecins, «parfois importants, au risque de ne pas couvrir tous les besoins». Pour 2019, on projette par exemple une sous-utilisation de 52 millions au niveau de l’enveloppe du corps médical…, relaie-t-il. «Comme d’habitude, d’ici le 1er septembre, nous devrons fournir quelques idées et options pour le budget des honoraires médicaux.»
98.000€ pour l’ICT des PMG
A noter, toujours au chapitre finances mais dans la sphère très circonscrite des PMG, que l’Inami a accepté de donner un coup de pouce aux postes wallons pour compenser des frais d’ICT majorés. Ceux-ci découlent, expliquent nos deux interlocuteurs, de l’arrêt de commercialisation de MediPoste, un logiciel dédié aux PMG. L’Inami traite le dossier globalement, indique le Dr Bauval, et aide les structures concernées à assumer les frais imprévus de changement d’équipement. Le Dr Herry évoque un budget exceptionnel de 98.000 euros libéré à cette fin.