Un collectif de médecins généralistes d'Alost a initié une pétition pour réclamer un vaste débat sur le fonctionnement du système de santé, arguant que l'effondrement de ce dernier est imminent. Ils ont déjà recueilli plus de 1 600 signatures et bénéficient également du soutien de l'aile flamande de l'ABSyM, le BVAS.
« En tant que médecins, nous sommes profondément préoccupés par le fonctionnement de notre système de santé. Nous redoutons une implosion totale du système de santé, avec de graves répercussions pour l'ensemble de la population », écrivent les médecins dans la pétition.
Burn-out
Ils pointent du doigt le nombre excessif de patients, qui conduit à des arrêts de prise en charge de nouveaux patients et à l'allongement des listes d'attente, surchargeant ainsi les urgences et autres services hospitaliers. À cela s'ajoute une pénurie critique d'infirmiers.
Selon les médecins d'Alost, cela entraîne deux conséquences majeures : « La surcharge provoque une augmentation des cas de burn-out et pousse de nombreux soignants à abandonner la profession, que ce soit parmi les médecins généralistes ou dans les hôpitaux. Ensuite, nous observons un engorgement général du système de soins. Du fait de l'afflux trop important de patients nécessitant des soins non urgents, nous risquons de ne pas pouvoir accorder suffisamment d'attention à ceux qui en ont véritablement besoin. »
Hippocrate
Ils ne sollicitent pas de financements supplémentaires. Néanmoins, ils appellent à un débat sociétal et politique urgent sur les soins de santé, en concertation avec le secteur. « En tant que médecins, nous avons tous prêté serment, selon Hippocrate, d'assister chaque patient en besoin. Aucun effort n'est trop grand à cet égard. Voilà pourquoi nous avons choisi cette profession. Nous sommes véritablement inquiets à l'idée de ne plus pouvoir tenir cette promesse dans un avenir proche. Nous refusons de voir notre système de santé, parmi les meilleurs au monde, — tout comme notre système éducatif —, se détériorer. Il est donc crucial de lancer ce débat maintenant et de sauver notre système de santé avant qu'il ne soit trop tard. »
Financement
Le syndicat des médecins BVAS soutient la pétition. « Bien que le BVAS ne partage pas entièrement les vues de ces médecins, il souhaite soutenir l'initiative pour sa capacité à mettre en lumière les dysfonctionnements et ainsi à sensibiliser les responsables politiques », indique un communiqué de presse.
Pour le syndicat, une autre cause de cette fuite professionnelle est attribuée au système fiscal belge, qui dissuade les médecins et autres professionnels de santé de poursuivre leur activité en Belgique.
Cependant, le BVAS adopte une position plus nuancée que celle des médecins d'Alost, qui ne demandent pas de financements additionnels. « Il existe un besoin criant de mesures de soutien qui nécessitent un financement. Avec la transition vers des soins ambulatoires, il est impératif d'augmenter les financements destinés aux structures de soins ambulatoires plutôt qu'aux hôpitaux. Face à une population vieillissante et atteinte de comorbidités, il est inévitable que les besoins en soins augmentent et que les budgets ambulatoires soient revus à la hausse. »