Le Dr Daniel Bacquelaine (MR), ancien ministre des Pensions , a interpellé, peu avant la trêve des confiseurs, le ministre démissionnaire Frank Vandenbroucke (Vooruit) à la Chambre sur l’absentéisme croissant dans le secteur hospitalier. Si le ministre a souligné que le prochain gouvernement devra impérativement prévoir des budgets suffisants pour y faire face, le Dr Bacquelaine estime que la réponse ne peut se limiter à cet aspect financier.
Le Dr Bacquelaine a fondé son intervention sur des articles parus dans la presse médicale concernant l’absentéisme dans les hôpitaux, eux-mêmes basés sur le dernier rapport MAHA. Selon ce rapport, l’absentéisme a atteint 12,2 % en 2024, un chiffre considéré comme énorme. « Cela représente un défi quotidien pour les gestionnaires hospitaliers et pourrait affecter la qualité des soins. En outre, l’absentéisme de longue durée dépasse 4 %, un niveau considérable », a-t-il déclaré.
« Parallèlement, nous faisons face à un manque criant de personnel, avec 4 000 postes vacants dans le secteur hospitalier. L’absentéisme exacerbe cette pénurie, et celle-ci, à son tour, aggrave l’absentéisme. C’est une véritable spirale infernale », a poursuivi le parlementaire.
Administratif et attractivité
L’ancien ministre a également analysé les causes de cette situation : « Parmi les principaux facteurs identifiés figure la charge de travail, en particulier la pression administrative, qui découragent le personnel hospitalier. Ces professionnels passent parfois plus de temps à coder et à gérer des tâches administratives qu’à soigner les patients. C’est une question d’attractivité du métier. Que prévoyez-vous pour résoudre cet absentéisme croissant ? Quelles mesures avez-vous déjà prises et quels sont vos projets pour rassurer le personnel soignant ? Comment comptez-vous, dans l’urgence, rendre les métiers hospitaliers plus attractifs ? »
Le ministre Vandenbroucke a reconnu la pertinence de cette analyse : « Nous risquons de tomber dans un cercle vicieux où la pénurie accroît le stress sur le terrain, ce qui constitue l’une des causes de l’absentéisme. Nous devons continuer à investir dans le personnel soignant. Lors de la prochaine législature, il sera essentiel de prévoir un budget substantiel pour un nouvel accord social, afin d’améliorer les conditions salariales, de travail et la qualité des emplois dans le secteur. »
Un plan pour l’avenir
Le ministre a présenté les mesures déjà envisagées : « Nous avons travaillé en coulisses, en concertation avec les employeurs du secteur et les syndicats, pour élaborer l’agenda ‘Travailler dans les soins de santé’. Ce document propose des pistes pour améliorer quantitativement et qualitativement les conditions de travail et réduire les charges administratives. »
Cependant, il a précisé : « Pour concrétiser ces idées, un budget considérable sera nécessaire. C’est l’un des défis majeurs que devra relever un nouveau gouvernement déterminé à investir davantage dans le personnel soignant. »
Une réponse insuffisante
Un réponse qui, selon le Dr Bacquelaine, reste insuffisante : « Je ne pense pas qu’on puisse tout réduire à un problème strictement budgétaire. Il faut redonner du sens à ces professions. Aujourd’hui, l’attractivité du métier est un vrai enjeu, notamment à cause des charges administratives. Je pense qu’il faut développer l’intelligence artificielle pour simplifier le codage, surtout dans les hôpitaux, afin que les professionnels de santé – infirmiers, médecins – puissent consacrer plus de temps aux patients. »
Le parlementaire a également appelé à améliorer la qualité du management, à travers des formations adaptées, et à combattre les actes d’agression croissants envers le personnel hospitalier : « Il faut instaurer une tolérance zéro contre ces agressions. Je lance un appel à un plan commun pour améliorer les conditions de travail du personnel soignant. »
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