Dans le gigantesque chantier qu'est la révision de la nomenclature, les généralistes étaient initialement peu représentés et peu entendus. Cependant, les choses évoluent favorablement, et quelques premiers jalons de ces véritables « travaux d’Hercule » ont été posés.
La réunion de la Médico-Mut de vendredi dernier semble indiquer que les choses avancent dans le bon sens pour la révision de la nomenclature. Jo De Cock a présenté l’état d’avancement des travaux du groupe ACA (Actes de Consultation et Assimilés), chargé de revoir les montants des honoraires attribués aux consultations, au DMG, aux prix de journée d’hospitalisation, etc.
« Ces travaux avancent à petits pas », commente le Dr Luc Herry (ABSyM), « mais jusqu’à présent, ils vont dans le sens demandé par les généralistes il y a quelques mois déjà. » Les généralistes, mieux représentés au sein de ce groupe qu’auparavant, ont également été entendus sur le contenu des discussions.
Reconnaissance des infrastructures et des actes intellectuels
Le Dr Herry souligne que les revendications des généralistes concernaient principalement la reconnaissance de l’acte intellectuel et des infrastructures, tant pour le cabinet que pour le personnel qui les accompagne. L’objectif était aussi de créer un parallélisme entre la médecine hospitalière et la médecine extra-hospitalière, qu’il s’agisse de médecine générale ou de spécialités.
Cette approche se justifie par l’augmentation constante du nombre de polycliniques en Belgique. Ces structures regroupent des généralistes, des spécialistes ou parfois des cliniques mono- ou pluridisciplinaires. « Cela renforce l’accessibilité des soins », observe le Dr Herry. Toutefois, cette diversité des pratiques pose des défis pour structurer la nomenclature. « J’ai proposé une classification très simple distinguant la médecine hospitalière et la médecine extra-hospitalière », explique-t-il.
Une consultation standard et des ajustements pour les cas complexes
Sur cette base, une consultation standard de 20 minutes a été définie pour la médecine extra-hospitalière. Pour les situations plus complexes (malades chroniques, enfants, personnes handicapées, etc.), un multiplicateur serait appliqué, tant en médecine générale que pour les spécialités. Ce standard concerne uniquement les consultations, tandis que les actes techniques doivent être honorés séparément.
La durée d’une visite à domicile « standard » a également été fixée à 20 minutes, avec une prise en compte distincte de la durée et des frais de déplacement.
Prudence et satisfaction
Certaines situations, ne concernant pas directement la médecine générale, restent à préciser. Cela inclut, par exemple, les consultations des psychiatres ou des radiothérapeutes, dont la durée doit encore être estimée.
Dans l’ensemble, le Dr Herry, tout en restant prudent, se dit pour l’instant satisfait de l’orientation prise par les discussions : « Jusqu’ici, les choses avancent dans le bon sens »
Au GBO, le Dr Lawrence Cuvelier, président, trouve ce nouveau modèle intéressant. « La contrainte de 20 minutes, qui peut connaître des ajustements en fonction de la difficulté de la consultation, va dans le sens de ce que nous revendiquions depuis longtemps », dit-il. Il est bien conscient qu’à ce stade, il s’agit de propositions et que les modalités d’application doivent encore être précisées. « On n’en est qu’au stade de l’information et de l’exploration mais à la réunion, personne n’a fait d’objection au principe », commente le président du GBO.
À la question de savoir quelles sont les chances d’aboutir qu’a ce nouveau projet, le Dr Cuvelier répond toutefois que « sans gouvernement, on ne peut pas faire de pronostic. La note qui a été présentée fait des propositions équitables mais dans le concret, il faudra encore beaucoup de discussions et de négociations. »
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