Plus de 120 écoles fondamentales à Bruxelles sont exposées à des concentrations de polluants atmosphériques largement supérieures aux recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon une étude, écrit Le Soir mercredi.
L'association les Chercheurs d'air, qui milite pour améliorer la qualité de l'air dans la capitale, s'est penchée sur la qualité de l'air aux abords des écoles bruxelloises. Le résultat, basé sur les analyses de Sirane, un logiciel piloté par l'UCLouvain qui permet de modéliser la pollution atmosphérique, est sans appel: toutes les écoles de Bruxelles sont au-dessus des recommandations de l'OMS pour les émissio ns de dioxyde d'azote (NO2). Mais, pire encore, 121 écoles fondamentales (maternelles et primaires) sur les 622 de la capitale analysées sont exposées à une concentration en NO2 qui dépassent entre deux et trois fois la recommandation de l'OMS, soit 19,45%.
"La pollution de l'air est particulièrement dangereuse pour les enfants", prévient Alfred Bernard, toxicologue à l'UCLouvain. "Leur système respiratoire n'est pas complètement mature avant 12 ans, les rendant ainsi plus vulnérables que les adultes." Une situation d'autant plus préoccupante à l'analyse de la situation bruxelloise: certes, la qualité de l'air s'améliore - entre 2018 et 2023, les concentrations annuelles de NO2 ont baissé de 40% - mais la Région reste en deçà des objectifs internationaux. Dans la capitale, près de la moitié des émissions en NO2 est émise par le trafic routier.
"Il est inacceptable que les enfants de toutes les écoles, dont beaucoup de maternelles, s'abîment la santé en respirant. Maintenir le calendrier actuel de la Zone basse émission (LEZ) permettrait de répondre rapidement et durablement à cette urgence sanitaire", plaide dès lors Renaud Leemans, coordinateur de campagnes chez les Chercheurs d'air.
L'association note aussi que des rues scolaires, soit des rues fermées temporairement à la circulation des véhicules à moteur lors des rentrées et sorties de classes, font également partie de la solution pour lutter contre la pollution de l'air aux abords des écoles. Or, à Bruxelles, seules 8% des écoles maternelles et primaires bénéficient de ce système de rue scolaire, déplorent les Chercheurs d'air.