« Le ministre Vandenbroucke me met hors de moi », déclare la médecin généraliste de Duffel, Sarah Jacobs, en réaction à l’accord de Pâques qui prévoit des sanctions financières pour les médecins délivrant trop de certificats médicaux.

Le cabinet de Frank Vandenbroucke a annoncé vouloir se concentrer non seulement sur le nombre de certificats médicaux délivrés par les médecins, mais aussi sur leur durée. En cas de comportement jugé déviant, les médecins seront d’abord interpellés, puis sanctionnés financièrement si la situation perdure. Un point de signalement sera également mis en place pour permettre aux employeurs de dénoncer les médecins soupçonnés de délivrer des certificats frauduleux.

En tant que généraliste, je ne peux réagir à cette annonce qu’avec horreur. Le ministre Vandenbroucke me met hors de moi. Comme toujours, il démontre qu’il ne comprend absolument pas qui nous sommes, nous les médecins généralistes, ce que nous faisons, ni où se situe le cœur de notre métier. Un généraliste ne peut pas exercer une fonction de contrôle — c’est le rôle des médecins-conseils. Notre relation avec les patients est d’une tout autre nature. Ce sont deux métiers fondamentalement différents.

Qu’il y ait trop de malades de longue durée, je le comprends. Mais je suis sincèrement convaincue que la plupart d’entre eux souffrent de cette situation, qu’ils tentent de retrouver leur place sur le marché du travail mais peinent à obtenir l’aide nécessaire, qu’ils luttent, tombent et se relèvent. J’ai conscience aussi qu’il en existe qui se battent moins, qui se sont résignés à leur sort. Et qu’une minorité trouve cela commode — ceux que l’on appelle les profiteurs, les « pommes pourries ».

Si les mesures pour activer les malades de longue durée visent cette minorité, soit. Mais pourquoi menacer de sanction les généralistes ? Investissez plutôt dans des médecins-conseils motivés, enthousiastes, qui exercent leur métier avec cœur. Pas dans une logique punitive envers les patients ou leurs médecins, mais dans une dynamique d’encouragement pour les premiers et de soutien pour les seconds — comme cette fonction a toujours été pensée.

Mais non, Frank Vandenbroucke choisit la voie du pouvoir et du contrôle. De la culpabilisation et des sanctions.

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