Kevin Pirotte exerce en tant que généraliste à Seraing dans une maison médicale à l’acte. Il vient de prendre ses fonctions d’administrateur au GBO. Il explique pourquoi il s’engage dans la défense syndicale et pourquoi il a choisi le GBO. Epris de liberté et amoureux de son métier, il ne manque pas d’idées pour servir la médecine générale. « Je m’engage pour apporter ma pierre à l’édifice et faire avancer les mentalités »
Si on veut faire progresser une cause, il faut non seulement réfléchir aux tenants et aboutissants des idées que l’on veut défendre, mais encore faut-il s’engager dans les structures qui permettent d’avancer vers le but qu’on s’est fixé. Passionné par la médecine générale, le métier que j’ai choisi, je me sens de plus en plus concerné par différents problèmes qui entravent aujourd’hui une pratique de qualité dans l’exercice de notre profession.
Je voudrais défendre la médecine générale quel que soit la pratique choisie : que l’on soit conventionné ou pas. Par exemple, je pourrai citer : trouver des solutions concrètes pour diminuer les charges administratives du médecin, promouvoir les actes techniques en médecine générale avec une nomenclature adaptée (ECG, Brizzy, MAPA et échographie clinique), ou encore recentraliser la place du généraliste.
Aujourd’hui, je souhaite partager plus amplement deux situations qui me préoccupent :
La première situation concerne l’interruption du filtre en nuit profonde du 1733 pendant les heures de garde. En effet, cette interruption a pour conséquence que le médecin doit souvent se déplacer pour des situations qui pourraient attendre le lendemain. Aussi, il n’est pas rare d’entendre le patient de la nuit nous dire qu’il ira chercher son médicament à la pharmacie le lendemain matin. Faudrait-il, pour éviter ce délai entre prescription et délivrance du médicament, que le médecin vienne lui-même chez le patient avec les médicaments ? Cela n’a pas de sens ! En plus de cela, je me questionne quant à la sécurité des visites à domicile. En effet, les agressions nocturnes ne sont pas rares et les déplacements non indispensables augmentent ce risque.
La deuxième situation qui me préoccupe est l’inégalité entre médecins généralistes. Chacun a pleinement le droit de choisir la forme de pratique qui lui convient le mieux. Qu’il soit conventionné ou non, qu’il travaille seul, en équipe ou en maison médicale, qu’il opte pour le New Deal, l’acte ou le forfait, ce sont là des choix qui méritent tous d’être respectés. Et tous les généralistes, quel que soit leur mode de pratique, servent autant les uns que les autres la population. Néanmoins, je remarque des inégalités telles que, par exemple, la gestion du dossier médical global : le médecin qui travaille à l’acte a une prolongation du DMG à condition qu’il y ait eu au minimum un contact avec le patient au cours de l’une des 2 années qui précèdent l’année de prolongation (1) alors que la prolongation est automatique pour celui qui travaille au forfait. Une pareille inégalité ne se justifie pas.
Bref, les sujets ne manquent pas et il y aurait mille et une manières de défendre la médecine générale. On peut le faire dans les cercles médicaux, dans différentes associations, dans les sociétés scientifiques, dans les syndicats… Mon choix personnel d’orientation vers le GBO n’est en aucun cas un choix par exclusion. Je suis épris de liberté, y compris dans mes choix professionnels.
En effet, les circonstances qui m’ont permis d’entrer en contact avec le GBO m’ont amené à comprendre qu’il s’agit là du seul syndicat qui non seulement défend la médecine générale mais qui la défend pour toutes les formes de pratique. Pour moi, c’est un symbole fort de liberté et de libre examen. Son action est la plus large possible. A mes yeux, c’est fondamental car nous pratiquons dans un pays véritablement multiculturel. Et dans un tel pays, les pratiques sont nécessairement variées. Les défendre toutes, voilà qui répond à mes attentes. Mes réflexions ont toujours été accueillies avec bienveillance et prises en considération. Dans ces conditions, mon engagement au GBO était pratiquement l’aboutissement naturel de mon trajet de réflexion.
Derniers commentaires
Jean-Claude LEEUWERCK
19 décembre 2023C'est fort bien vu, Jean. Bien Amicalement.
Jean Fontaine
18 décembre 2023Et il n'y a pas que çà : en Maison Médicale on reçoit des honoraires pour des patients inscrits
mais qu'on ne voit pas. L'idéal : un maximum d'inscrits (pour les subsides), le moins souvent malades (pour ne
pas être dérangé)...