La croissance est stable mais le déficit public se creuse, annonce jeudi le Bureau fédéral du Plan dans ses prévisions économiques à l'horizon 2025-2029. La Belgique pourrait prendre un peu de retard sur la moyenne de la zone euro dès l'année prochaine.
Portée par la consommation des ménages et les investissements des entreprises, la croissance du PIB a atteint 1,5% en 2023 et s'établirait à 1,4% en 2024. "Des progressions remarquables au regard de celles de la zone euro (0,5% et 0,9%)", analyse le Bureau du Plan.
Cependant, les projections tablent sur une croissance économique de 1,3% à 1,4% par an entre 2025-2029, soit un rythme légèrement inférieur à la moyenne de la zone euro.
Par ailleurs, l'emploi intérieur augmenterait de 253.000 personnes sur l'ensemble de la période, si bien que le taux d'emploi atteindrait 74,3% en 2029.
L'inflation passerait, elle, sous la barre des 2% dès l'année prochaine.
Enfin, le déficit public va continuer à s'aggraver si aucune "mesure de consolidation budgétaire" n'est prise, ajoute encore le Bureau du Plan. En 2024, il est estimé à 4,6% du PIB. À politique inchangée, "le déficit se creuserait ensuite progressivement pour atteindre 5,6% en 2029, en raison surtout de l'augmentation des dépenses de pensions et de soins de santé, et de l'accroissement des intérêts de la dette". La dette publique passerait alors de 106% du PIB en 2024 à 117% en 2029.
La secrétaire d'Etat au Budget Alexia Bertrand (Open VLD) souligne que l'estimation du déficit budgétaire faite par le Bureau du Plan correspond aux projections du gouvernement fédéral. L'estimation est également plus favorable que les chiffres de la Commission européenne, qui évalue l'effort de la Belgique à 38 milliards d'euros d'ici 2031 pour se conformer aux règles budgétaires européennes. "L'exercice budgétaire nécessaire sera donc potentiellement légèrement inférieur, mais il reste néanmoins important", ajoute la secrétaire d'Etat.