Les membres du Conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) sont d'accord sur le fait que la prochaine évolution des taux d'intérêts dans la zone euro se fera à la baisse, a déclaré mardi la présidente de l'institution, Christine Lagarde.
Selon Mme Lagarde, interrogée sur la chaîne américaine CNN, il existe un "large" accord au sein de l'organe de décision de la BCE pour que la prochaine décision, "si nous avons le choix entre augmenter et réduire, sera de les réduire".
"Il peut y avoir plusieurs pauses mais le prochain mouvement se fera à la baisse", a-t-elle ajouté.
La BCE a enchaîné trois pauses consécutives concernant la variation de son principal taux d'intérêt, actuellement à un niveau record de 4%, atteint après une succession, elle aussi historique, de hausses visant à ralentir l'inflation qui s'est envolée sur le continent après le début de l'invasion russe de l'Ukraine en février 2022.
Après avoir atteint 10% l'année dernière, l'inflation dans la zone euro a ralenti peu à peu pour se rapprocher de l'objectif de moyen terme de la BCE, fixé à 2%, même si elle a connu une légère remontée en décembre, pour atteindre une hausse annuelle de 2,9%.
"Nous sommes sur une tendance désinflationniste, cela ne fait aucun doute", a estimé Christine Lagarde, "mais nous devons être plus avancés dans le processus pour avoir confiance".
Une baisse des taux d'intérêt dans la zone euro est d'ores et déjà largement anticipée par les investisseurs, entraînant notamment une baisse de l'euro face au dollar ces derniers jours.
La BCE s'était prononcée jeudi dernier en faveur d'un troisième statu quo d'affilée, en conservant ses taux à un niveau historiquement haut.
Lors de la conférence de presse suivant la décision jeudi dernier, Christine Lagarde avait notamment indiqué maintenir les propos qu'elle avait tenus au forum de Davos indiquant qu'une baisse des taux aux environs de juin était "probable".
La pression est d'autant plus forte que l'économie européenne a échappé de peu à la récession en fin d'année et affiche une maigre croissance de 0,5% sur l'ensemble de 2023, très loin de la bonne santé affichée par l'économie américaine.
Parmi les raisons mises en avant par les analystes, les taux d'intérêt élevés imposés par la BCE sont notamment mis en avant. La contraction du crédit pèse sur l'investissement et la consommation des entreprises comme des ménages alors que les exportations pâtissent du ralentissement de la demande mondiale.