Réaménagée avec plus de 200 nouvelles oeuvres mais toujours gratuite, la Galerie du temps, exposition permanente du musée du Louvre-Lens, invite à partir de mercredi à un nouveau voyage artistique entre les époques et les civilisations.
Ce renouvellement en profondeur des oeuvres de cette galerie de 3.000 m2, emblématique de la volonté de créer dans l'ancien bassin minier un musée accessible à tous, est le premier de cette ampleur depuis son ouverture en 2012.
Point de mire du nouveau parcours, Les Saisons de Giuseppe Arcimboldo, dont les quatre tableaux représentant des têtes constituées de fruits, légumes, fleurs et végétaux ont été restaurés en 2023.
Après Le Scribe accroupi et La Dentellière de Vermeer, le Louvre a prêté ce chef d'oeuvre du XVIe siècle pour deux ans à son petit frère lensois.
Si la majorité des oeuvres présentées dans la nouvelle mouture de la galerie viennent également du Louvre, d'autres proviennent du musée du Quai Branly et du musée Guimet des arts asiatiques. Le musée d'archéologie nationale de Saint-Germain-en-Laye a prêté un bloc de calcaire où un cheval a été gravé, il y a quelque 20.000 ans.
Etendu vers la préhistoire, le nouveau parcours réserve également une place à l'art contemporain, à travers les oeuvres de sept artistes confrontées à des oeuvres de différentes époques.
La scénographie invite à déambuler le long des méandres d'un "fleuve du temps" traversant des millénaires d'histoire de l'art, d'une monumentale allée de sphinx égyptiens à la "tête Kaufmann", délicate sculpture représentant Aphrodite, puis à des tableaux de Goya ou Delacroix.
Un tableau de Rembrandt cohabite avec une corne à poudre en ivoire de l'empire moghole en forme de gazelle, un masque kanak avec la statue du Génie de la liberté d'Auguste Dumont, mettant en lumière la contemporanéité d'oeuvres de civilisations différentes. Des fils rouges se dessinent, autour de l'écriture ou de la représentation du visage humain.
La Galerie du temps permet de "créer des rapprochements qui ne se feraient pas au Louvre-Paris", organisé en départements plus cloisonnés, souligne la directrice du Louvre-Lens, Annabelle Ténèze.
Plus de 200 habitants du territoire, âgés de 7 à 97 ans, ont contribué à concevoir des cartels pour les oeuvres, en texte et en images, offrant des approches ludiques et pédagogiques. Ces cartels se sont construits autour des questions qu'ils se posaient devant les oeuvres, explique la directrice de la médiation du Louvre-Lens, Juliette Barthélémy.