De Croo tance des députés trop peu soucieux de la situation sanitaire, selon lui

Le Premier ministre, Alexander De Croo, a tancé mercredi des députés qui, à ses yeux, ne s'inquiètent guère de la situation sanitaire.

"Aucune question ne fait allusion à la situation épidémiologique. Je trouve cela étonnant alors que plus de 900 personnes sont en soins intensifs et qu'il y a encore 40 décès par jour. Personne n'en parle et c'est pourtant une réalité. Et ce sera la base de nos discussions vendredi en comité de concertation. La question qui se pose est plutôt de savoir quelles mesures il faut prendre pour vivre comme on le voudrait en évitant que des personnes ne soient contaminées et tombent malades, voire gravement malades", a déc laré le chef du gouvernement en réponse à des questions en commission de l'Intérieur de la Chambre.

Ce commentaire n'a guère plu aux députés de l'opposition qui ont évoqué les nombreuses questions posées par leurs collègues dans les commissions Santé ou Covid de la Chambre sur la situation sanitaire. "Je suis un peu choqué par votre sermon. Il n'y a pas un gentil gouvernement qui s'occupe des gens en soins intensifs et un méchant parlement qui ne s'occuperait que des secteurs économiques. Croyez-vous que qui que ce soit ici ne souhaite pas voir baisser le nombre de contaminations?" a répondu François De Smet (DéFI).

Pour le président amarante, des événements comme ceux qui se sont produits au Bois de la Cambre ou la fronde de certains patrons de l'Horeca montrent que l'adhésion de la population s'érode dangereusement, une situation qui pourrait expliquer l'impossibilité de sortir du "plateau" actuel des contaminations.

Parmi les propositions avancées figure un label "covid safe" accordé à des établissements, tel que préconisé par des personnalités du monde médical du côté francophone. Une telle réflexion est parallèle à celle du gouvernement et du commissariat covid, a assuré M. De Croo. Mais la mise en place d'un tel label prendrait du temps et impliquerait un grand nombre d'inspecteurs. Or, le temps fait défaut. "Je pense à un système de confiance où l'on dit aux entrepreneurs: si vous rouvrez, c'est selon une série de règles", a-t-il expliqué.

Le Premier ministre se refuse à se prononcer sur l'efficacité d'une mesure prise isolément. Selon lui, il faut envisager une série de mesures dont l'objectif est de limiter la circulation du virus. L'un des éléments nouveaux dans ce débat, dont le comité de concertation tiendra compte, est l'accélération de la campagne de vaccination. La Belgique se classe aujourd'hui à la 6e place des pays européens où les citoyens ont reçu leur première dose, a-t-il indiqué.

Parmi les foyers de contamination, d'après les études de santé publique, figurent en première place les écoles et les lieux de travail. Pour les seconds, là où le télétravail n'est pas possible, le gouvernement a mis un million de tests à disposition. D'après le PTB, les grandes entreprises ne se montrent guère intéressées. M. De Croo n'est pas de cet avis: 330.000 tests antigéniques ont déjà été livrés à quelques entreprises de taille: Ineos, Proximum, bpost, STIB, Audi, Tessenderlo, Pfizer, Van Hool, etc.

Le gouvernement a annoncé mercredi une panoplie de mesures pour aider les secteurs qui "sortiront d'hibernation". Le PTB attend également un geste pour les travailleurs salariés qui ont touché le chômage corona. Par arrêté de pouvoirs spéciaux, le précompte professionnel sur ces allocations a été baissé à 15% au lieu de 26,7%. Mais il s'agit d'un précompte et la différence devra donc se payer plus tard. Les communistes demandent que ce précompte de 15% soit considéré comme libératoire de manière à éviter des régularisations douloureuses.

L'ex-ministre des Finances du gouvernement Wilmès n'a pas pris d'engagement dans ce sens et il a rappelé qu'il avait à l'époque attiré l'attention sur ce problème.

"Pourquoi ne faites-vous pas un geste comme vous l'avez fait pour les indépendants et le droit passerelle? On ne vous lâchera pas là-dessus. N'attendez pas que tout le monde reçoive sa régularisation fiscale. La tension va monter. Si je peux vous donner un conseil, n'attendez pas trop", a averti Raoul Hedebouw.

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