Le nombre de personnes "internées" après un délit ou crime, qui sont en réalité détenues dans des prisons, par manque de place, a eu tendance à baisser ces dernières années en Belgique. Il en reste cependant des centaines (595 en 2020, pour 1.088 en 2014), communique mardi le ministre de la Justice, qui a l'intention d'investir à court terme dans la prise en charge en prison, dans l'attente de l'ouverture de nouveaux centres de psychiatrie légale.
Vincent Van Quickenborne, successeur de Koen Geens à ce poste, s'est rendu mardi pour une visite à la prison de Merksplas, en province d'Anvers. C'est l'un des établissements pénitentiaires qui accueille une grande part des personn es internées par la justice mais qui se retrouvent en prison, plutôt que dans un établissement spécifique. Selon un communiqué du même jour du ministre, un budget a été dégagé pour améliorer la prise en charge dans la section psychiatrique de la prison de Merskplas ainsi qu'à Paifve (établissement de défense sociale, EDS), en province de Liège.
"En attendant des places disponibles hors de la prison, des soins doivent y être offerts, similaires à ceux d'un centre psychiatrique légal ou une institution pour soins forensiques réguliers", indique le ministre dans ce communiqué.
Les équipes de soins des établissements de Merksplas et Paifve vont donc être renforcées avec 50 personnes supplémentaires, des embauches qui débuteront dès cette année. Le ministre évoque un budget de 2,5 millions d'euros, pour fournir un accompagnement "sur mesure" aux internés qui séjournent en prison.
A plus long terme, trois centres de psychiatrie légale devraient ouvrir, à Paifve (250 places), Wavre (250 places) et Alost (120 places), selon le ministre. Mais ces places ne seront ouvertes qu'à partir de 2026.
Comme le rappelle le cabinet du ministre, la Belgique a, à plusieurs reprises, été condamnée par la Cour européenne des droits de l'homme pour sa prise en charge inadéquate de personnes internées par la justice.