«Il est admis dans l’hémiplégie qu’après une phase perméable à la réadaptation de quelques mois, le membre supérieur se fige ensuite dans un état chronique non évolutif», rappelle Pierre-Yves Libois (CHU Vésale, Montigny-le-Tilleul).
La réalité virtuelle, utilisée pour donner l’illusion de la fonction perdue et réactiver le mécanisme de neuroplasticité, a été proposée par son équipe dans un protocole intrusif, inspiré des thérapies miroirs, et combinée à une approche sensori-motrice, à 25 hémiplégiques chroniques d’étiologies diverses (en moyenne 97,3 ± 76,7 mois après la lésion), pendant 2 mois, à raison de 3 séances par semaine par thérapie virtuelle en complément à leur kinésithérapie quotidienne.
Chaque patient a été évalué à T0 (avant traitement), T1 (après 1mois de traitement), T2 (après 2 mois de traitement) et T3 (1 mois après la fin du traitement et 3 mois après son début) sur base d’une analyse vidéo, d’une analyse dynamométrique, d’une évaluation de la spasticité, d’un test de Jebsen et d’une MIF. Pratiquement, 5 patients ont abandonné l’étude. Pour les 20 autres (âge moyen de 57,7 ± 8,4 ans), les résultats convergent vers un changement positif (mais avec une très grande variabilité), marqué par un changement de la spasticité chez tous les patients et des améliorations analytique et fonctionnelle variables avec une tendance fréquente à réintégrer le membre parétique dans la vie de tous les jours.
L’intérêt de la réalité virtuelle comme moyen immersif pour réactiver la neuroplasticité chez des hémiplégiques chroniques est donc clairement apparu, indépendamment de leur étiopathologie, de la durée de la phase non évolutive et de la gravité des lésions.