«Notre volonté est d'aboutir le plus rapidement possible», indiquent jeudi dans un communiqué les fédérations patronales actives dans le secteur des soins de santé Gibbis, Santhea et Unessa. Devant des militants du Setca, leurs représentants ont assuré vouloir signer les conventions de l'Accord social du non marchand 2017 pour le 31 décembre 2019.
Les travailleurs du secteur des soins de santé fédéraux (privés) sont en grève jeudi pour réclamer de meilleures conditions de travail. Une quarantaine d'institutions en Wallonie et à Bruxelles sont impactées. Le front commun syndical entend de cette manière forcer les employeurs à enfin concrétiser les éléments de l'Accord social non marchand conclu il y a deux ans, le 25 octobre 2017.
Une réunion informelle s'est tenue à midi à Bruxelles à l'initiative du Setca. Elle a rassemblé les représentants du syndicat socialiste et ceux des fédérations patronales Gibbis, Santhea et Unessa.
«L'accord social fédéral signé en octobre 2017 prévoit des mesures équilibrées qui répondent aux attentes tant des syndicats que des employeurs», indiquent ces trois fédérations. Elles ajoutent «soutenir le contenu de ce qui a été négocié et gardent la volonté de traduire le tout dans des conventions collectives respectant les attentes de chacun». Mais «l'horizon est loin d'être dégagé alors que le rejet de la proposition de budget des soins de santé 2020 plonge l'ensemble du secteur dans l'incertitude».
Alors que les syndicats réclament la conclusion d'un accord global, les trois fédérations rappellent leur souhait d'un «phasage de ses dispositions». «En effet, toutes les mesures prévues dans l'accord social qui restent à traduire en CCT (Conventions collectives de travail) ne sont pas toutes au même point de maturité dans les négociations. Il est donc logique d'avancer progressivement et d'engranger les premiers succès sur les textes les plus aboutis», font-elles valoir. Les syndicats craignent pour leur part que les conventions favorables aux employeurs, notamment celle sur la flexibilité, soient adoptées en premier lieu et que les autres CCT soient mises en attente.
Jeudi midi, les militants du Setca ont remis une carte blanche aux représentants des employeurs présents. La lettre est aussi adressée aux présidents de partis et aux informateurs royaux. «La norme du budget de santé limitée à 1,5% est largement insuffisante pour répondre à l'évolution des besoins. (...) Il est de votre responsabilité de donner les moyens financiers aux institutions pour mettre en œuvre votre politique de santé. A vous les gestionnaires des hôpitaux, il est de votre responsabilité de garantir la santé physique et mentale des travailleurs dans chacune de vos institutions. Il y a urgence, nous sommes à l'os», écrit le syndicat socialiste.
La fédération patronale néerlandophone Zorgnet-Icuro, qui n'était pas présente jeudi à le rencontre avec le Setca, a aussi appelé à la poursuite des négociations.