Quels sont les messages-clés que la Plateforme de première ligne wallonne, entendue lors des consultations de la société civile, a remis ce dimanche matin au PS et à Ecolo ? Medi-Sphère a pu prendre connaissance des messages clés de la note envoyé au projet Coquelicot et publie l'intégralité de la note et ses 11 points .
Les attentes de la Plateforme de première ligne wallonne (PPLW) ont été rédigées « en consensus » par l’ensemble des membres, « avec une volonté de dépasser les clivages corporatistes », garantit la Plateforme à Zakia Khattabi, Jean-Marc Nollet et Elio Di Rupo. Au niveau de la médecine générale, on retrouve en son sein la FAGw, la SSMG, les deux syndicats ABSyM et GBO, et la Fédération des Maisons Médicales.
L’axe 15 d’une possible déclaration de politique gouvernementale parlait e.a. de renforcer la première ligne, développer dans les communes des pratiques multidisciplinaires et des ASI (maisons médicales), pousser à l’implantation de MG où il en manque, ou encore viser la complémentarité entre les futurs réseaux hospitaliers et l’ambulatoire.
Une transdisciplinarité à concrétiser
La PPLW souhaite que toutes les formes de pratique MG soient soutenues (y compris les formules solos, de groupe mono-disciplinaires ou en réseau) ainsi que les autres prestataires. Elle aspire à ce qu’on travaille sur l’attractivité, pour amener dans les zones sous-denses généralistes, dentistes et infirmiers.
Elle réclame, pour rendre les soins aux patients plus efficaces, que le futur exécutif active « l’implémentation de la transdisciplinarité » entre tous les prestataires. Cela passe par la redéfinition des rôles et du partage de tâches, « en y intégrant les soins transmuraux », mentionne la Plateforme, et « en coordination inévitable avec le Fédéral ».
Cela implique également de renforcer la circulation d’infos entre acteurs via l’e-santé. La PPLW évoque un Réseau santé wallon « ouvert à l’ensemble des métiers ».
Zones de soins réfléchies
Au niveau de la coordination entre la première ligne et les réseaux hospitaliers, la PPLW appelle à de la cohérence territoriale. Il faut quadriller la Wallonie avec des zones de soins de première ligne « en faisant correspondre l’offre de deuxième ligne à ces zones et en tenant compte dans [leur] définition de l’existant (SISD, RML et cercles) ». Le raisonnement doit inclure l’offre de soins en santé mentale.
Parmi les autres points d’attention énoncés figure aussi l’adéquation offre-demande. La PPLW invite à une coopération de la Région wallonne avec la Fédération Wallonie-Bruxelles pour créer une commission de planification francophone des sous-quotas des métiers de la santé. On retrouve dans sa note au projet Coquelicot l’idée récemment appuyée par le Collège de médecine générale de partir d’une estimation scientifique des besoins de la population. Il faut aussi, dit la Plateforme, « disposer de données globales fiables de l’offre et de l’utilisation des services ». Histoire d’aider à définir la stratégie de développement des soins.
Appropriation par le terrain
Les messages-clefs de la PPLW concernent encore la facilité d’accès aux bonnes ressources (en créant « un guichet unique téléphonique et digital qui inclut l’aide, les soins et le handicap »), la prévention (« les politiques de promotion de la santé et de prévention doivent être intégrées dans la réorganisation des zones de soins ») en encore les maisons de repos (avec une attention à la qualité de vie du personnel et des résidents, et l’application des leçons de l’étude Come-On - en l’occurrence, se concerter davantage pour prescrire juste).
Enfin, la PPLW - qui rappelle être une « structure unique en francophonie » - veut devenir un pion incontournable de la réorganisation de la première ligne. Ce pourquoi elle demande d’être soutenue structurellement. Car c’est « crucial d’impliquer les acteurs et métiers afin qu’ils s’approprient ces réformes »
> Découvrez la note du PPLW dans son intégralité.
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