Memorandum: le CMG veut un plan stratégique de santé publique à 20 ans

À 2,5 mois des élections, le Collège de médecine générale francophone (CMG) publie un court mémorandum. Y revient l’idée d’une politique de santé qui sait où elle va et avec quels acteurs – dont bien sûr les MG – , pour avoir fait l’exercice liminaire d’une évaluation des besoins en soins de la population.

Pour l’une de ses premières opérations comm’ depuis sa création officielle, le CMG a pris le parti de la concision, pour augmenter les chances d’être lu, nous dit-on. Que donne le croisement des préoccupations de chacune de ses composantes? Car, pour rappel, le Collège intègre tant les cercles (FAMGB et FAGW) que les syndicats (GBO et les 3 chambres syndicales wallonnes et bruxelloise), la SSMG et le banc universitaire (avec les départements de médecine générale de l’ULiège, l’ULB et l’UCLouvain). Le résultat est un plaidoyer pour une médecine de qualité en 1ère ligne, un souhait de restauration du climat de concertation avec les décideurs, et un appel à un système de garde pérennisé, doté d’un financement adapté et garantissant aux MG une rémunération correcte.

La qualité est liée au «développement du rôle central du MG au sein de la 1ère ligne et en collaboration avec la 2e», affirme le mémorandum, et à un travail de revalorisation de l’image du métier dans le public. Le premier point passe par une généralisation de l’usage du DMG «afin que chaque patient puisse avoir un médecin de 1ère ligne de référence». Le CMG mise manifestement sur la bonne volonté du corps médical, puisqu’il parle de «favoriser» la transmission de rapports systématiques entre prestataires. Quant à la revalorisation, elle ne serait pas que symbolique: le document glisse l’idée d’actes intellectuels mieux honorés.

Au rayon concertation, le Collège met le pied dans la porte en affirmant qu’il devrait à l’avenir être «invité à donner un avis synthétique sur tout ce qui touche au rôle, développement et exercice» de la profession. Plus fondamentalement, et le CMG n’est pas le premier à insister là-dessus, la Belgique devrait élaborer un véritable plan de développement de la santé publique. Cette feuille de route commune dépasserait tant la fragmentation en niveaux de pouvoir que les options court-termistes propres à chaque législature. Le CMG prône une vision à 20 ans. Elle aurait pour socle «une évaluation scientifique des besoins de la population en matière de santé» et se bouturerait en X plans thématiques, conduits par le fédéral et les entités fédérées et régulièrement évalués.

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