Solidaris réitère l’idée de la gratuité chez le MG (conventionné)

A la faveur de la Journée internationale de lutte contre la pauvreté, ce 17 octobre, et à quelques jours du vote, au Conseil général, du budget santé 2020 (dont prestataires, institutions de soins et OA ont dénoncé l’asphyxie par la norme légale de 1,5%), Solidaris braque les projecteurs sur les inégalités sociales de santé (ISS). La mutuelle aligne une série de recommandations pour les enrayer, dont pas mal concernent les MG.

Solidaris appelle le futur gouvernement fédéral (et autres niveaux de pouvoir) «à élaborer un plan stratégique pour réduire les ISS de moitié d’ici 2030». Plan qui devra porter une «attention particulière à la médecine de première ligne et son remboursement intégral, de sorte à lever tout obstacle à l’accès aux soins de santé de base».

ITT et report de soins: le paradoxe 

Chaque année depuis 2015, la mutualité socialiste sonde un panel de Wallons et de Bruxellois, e.a. sur le report de soins pour raisons financières. La dernière édition confirme que, pour tous types de soins, les patients sont 2 fois plus nombreux dans les groupes sociaux fragiles à avoir dû renoncer à se soigner que dans le groupe le plus élevé. Les reports de consultation du MG concernent 22% du groupe précarisé. Evolution notable: les classes moyennes sont depuis 2016 de plus en plus touchées également, commente l’OA. Il pointe aussi un paradoxe: ce sont les personnes en ITT qui, malades par définition, sont les plus affectées par le renoncement pour motif pécuniaire. Le report de contact avec le MG, par exemple, concerne 28% d’entre elles.

Les plus pauvres n’en demeurent pas moins, de façon relative, gros consommateurs de médecine générale. Le nombre moyen de contacts avec le MG, en 2016, apparait systématiquement plus élevé dans les groupes précarisés que dans les groupes favorisés: 1,2 fois plus de consultations et 1,5 fois plus de visites. Ils font davantage appel au MG à la maison, souligne l’étude, «ce qui peut témoigner de problèmes de mobilité ou d’un état de santé particulièrement dégradé au moment où l’avis du médecin est sollicité.» Du reste, «plus la position sociale est basse, plus le recours aux urgences est élevé». Les moins nantis se rendent ainsi 1,4 fois plus aux urgences (sur adressage d’un MG ou non) que les plus nantis.

Des suppléments observés aussi chez les MG

Solidaris dénonce «les économies très importantes imposées ces dernières années» à l’assurance maladie, «qui ont mis les conventions tarifaires à rude épreuve». Et d’indiquer qu’en 2017, «les médecins généralistes, spécialistes, dentistes et kinésithérapeutes ont facturé un supplément d'honoraires dans un cas sur trois pour les soins en ambulatoire». La mutuelle estime ces suppléments pratiqués par les prestataires non conventionnés à 290 millions, 15% de plus par rapport à 2016. «Un Belge paie ainsi en moyenne 6 € de supplément par attestation de soins chez un MG» (et dans 10% des cas, plus de 11€).

Enfin, Solidaris souligne l’intérêt du tiers payant social (TPS) obligatoire - pour les BIM, en consultation, depuis mi-2015. Il améliore sensiblement l’accès au MG de populations jeunes, davantage précarisées et plus malades, dit-elle. «Le nombre moyen de consultations de MG augmente de 65% grâce au TPS - mais ne provoque pas de surconsommation, comme certains le craignaient.» Elle souhaite «rendre le TPS obligatoire pour les malades chroniques, comme c’était prévu initialement», des patients dont «il est évident qu’ils ne recourent pas aux soins ‘pour le plaisir’».                       

On retrouve ce point parmi les recommandations qu’elle formule, dont la première reste le remboursement intégral des consultations de médecine générale pour le patient DMG-isé, du moins chez les MG conventionnés – «de sorte à éviter que l’impact sur l’accessibilité d’un meilleur remboursement ne soit annihilé par une augmentation des suppléments». Solidaris plaide également pour le soutien au développement des maisons médicales au forfait, de même qu’une «planification territoriale [de leurs] nouvelles installations, favorisant les zones à fort report de soins ainsi que les territoires à faible densité de MG».

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