La campagne de vaccination contre la grippe 2019-2020 a démarré hier chez nos voisins français. Nouveauté : les personnes majeures et réputées à risque, estimées à 12 millions, peuvent se faire vacciner en officine, dès lors que le pharmacien a suivi une formation ad hoc de 6 heures.
Après une expérimentation dans 4 régions pilotes, le principe de la vaccination contre la grippe par les pharmaciens est étendu cette année à l’ensemble de la France. L’argument mis en avant est la nécessaire amélioration de la couverture vaccinale des personnes à risque, qui tourne autour de 47%, bien loin de l’objectif déclaré des 75%.
Le vaccin est gratuit pour les adultes jugés fragiles (notamment les femmes enceintes, les plus de 65 ans, les obèses, les personnes atteintes de maladies chroniques…) qui reçoivent de l’assurance maladie un « bon de prise en charge ». Avec ce bon, ils se présentent à l’officine et retirent le vaccin gratuitement. Ils peuvent s’adresser pour son administration à un MG, une sage-femme, un infirmier… et désormais aussi au pharmacien lui-même s’il est volontaire, s’est enregistré comme vaccinateur et s’est acquitté d’une formation spécifique de 6 heures, dont 3 heures de pratique de l’acte vaccinal.
Les pharmaciens ont aussi la possibilité d’émettre et de remplir des bons de prise en charge vierges pour leurs clients qui correspondent aux recommandations vaccinales mais n’ont pas pu être identifiés par l’assurance maladie. L’Ordre des pharmaciens stipule que le pharmacien volontaire doit disposer de locaux adaptés comprenant un espace de confidentialité clos et de matériel médical approprié. La vaccination antigrippe est la seule à laquelle il peut procéder.
Outre des documents d’information du public, autorités et représentants des pharmaciens ont conçu des outils professionnels comme un modèle de registre (pour la traçabilité de l’injection) et une attestation de vaccination. L’acte vaccinal est facturé 6,30 euros. Il est pris en charge à hauteur de 60% par l’assurance maladie (et à 100% pour les patients en « affection longue durée » éligibles à la vaccination antigrippale).
« En Belgique, nous abordons la question avec les pharmaciens. Alain Chaspierre, le président de l’APB, est déjà venu en parler devant le Collège de médecine générale. Ça ne doit pas être un sujet tabou. Il doit s’inscrire dans une réflexion sur le partage de tâches », indique Paul De Munck, président du GBO. Bref, le syndicaliste se dit ouvert à une discussion entre les deux professions.