Le Pr Didier Giet, professeur de médecine générale à l’ULiège, vient d’accéder à la présidence du Collège de Médecine Générale (CMG). Participant actif au sein du Collège depuis sa fondation, il voit clairement ce que le médecin généraliste attend et ce que le CMG peut apporter. Il nous l’explique et s’engage à agir en ce sens.
Il était tacitement admis dès la fondation du Collège de Médecine Générale que la présidence serait tournante entre les différents secteurs de la médecine générale qui y sont représentés : sociétés scientifiques, cercles, syndicats et universités. Après la présidence inaugurale de la SSMG, puis celle du Dr Anne Gillet en tant que membre du GBO, il était logique que ce soit le tour d’un universitaire. C’est dans ce cadre que j’ai été choisi pour succéder à Anne Gillet. Mon intention première est de poursuivre l’élan donné par mes prédécesseurs, qui ont favorisé le déploiement de plus en plus évident du Collège. Pour ne donner qu’un bel exemple de réalisation, on peut citer le congrès qui se déroulera au mois de novembre. La participation des généralistes et les thèmes qui seront abordés témoignent d’un grand dynamisme.
Parler d’une seule voix pour plus d’efficacité
L’idée qui motive le CMG est de parler d’une seule voix là où il est possible d’être consensuel entre tous les membres sur un sujet donné. Trop souvent, les autorités avec lesquelles nous devons négocier nous reprochent de venir vers elles en ordre dispersé. Cela leur donne beau jeu. Mais les choses évoluent très nettement. Depuis la fondation du CMG, nous sommes de plus en plus perçus comme l’interlocuteur valable dans toute une série de problématiques. C’est le cas pour la pénurie de médecins généralistes, pour la garde, pour la gestion des épidémies…
Le rôle crucial du CMG lors de la pandémie de COVID-19
Dans cette dernière situation, lors de l’épidémie de COVID, le Collège de Médecine Générale a prouvé son utilité en se positionnant comme interlocuteur vis-à-vis du monde politique, en même temps qu’il devenait une référence pour les médecins généralistes. La voie est donc tracée et, avec le temps, le Collège sera de mieux en mieux connu et soutenu par les médecins généralistes. Grâce à cela, il pourra leur apporter en retour un soutien de plus en plus efficace et de plus en plus ferme. Voilà pourquoi je me fixe comme objectif de continuer à fédérer tous les membres, pour le bien de la médecine générale.
La pénurie de médecins généralistes, une priorité urgente
Parmi mes priorités, je me sens très interpellé par la pénurie de médecins généralistes. Ce n’est pas nouveau dans mon chef : en 2008 déjà, j’avais écrit dans le journal Le Soir une carte blanche pour alerter les autorités sur ce problème. La pénurie a des retentissements négatifs, non seulement sur la santé des patients, mais aussi sur celle des médecins et sur leur confort dans l’exercice de la profession. Il faut améliorer le confort du médecin si on veut renforcer la qualité du service offert et la qualité de la santé de la population. L’organisation de la garde est un des points de cristallisation de cette démarche. Il faut parvenir à une organisation rationnelle, pour mettre le généraliste à l’abri de « travaux inutiles ».
Renforcer la qualité scientifique de la médecine générale
Sur le plan scientifique, je souhaite démontrer et renforcer la qualité de la médecine générale en Fédération Wallonie-Bruxelles. En tant qu’universitaire, je suis particulièrement sensible à cette dimension de notre profession. Cela passe par la recherche. Mais quel que soit l’axe de travail, je me veux attentif à ce qu’il n’y ait pas de recoupement dans les activités des différents membres du Collège.
Fédérer sans supplanter : le rôle du CMG
Il n’est pas question que le Collège supplante un de ses membres là où il fonctionne en expert. L’objectif est plutôt de donner de la puissance à la médecine générale, pour qu’elle se fasse mieux entendre des autorités et qu’elle renforce sa position face aux autres acteurs de la santé. Je suis actif au sein du Collège depuis sa création. Je sais donc à quoi je m’engage.