La voiture à Bruxelles, ce n’est pas mon problème (Dr Christophe Barbut)

Il n’est pas facile à Bruxelles d’exercer la médecine générale au milieu de la circulation, avec les problèmes de stationnement, sans compter que le piétonnier vous barre la route. Sauf si… vous n’utilisez pas la voiture. C’est le choix du Dr Christophe Barbut. Il nous explique.

Je n’ai pas de voiture pour pratiquer la médecine générale à Bruxelles. Pour ceux qui tiennent à l’automobile – je dis cela sans la moindre intention malveillante – l’exercice de la profession en ville peut être un énorme problème. Et pas seulement pour les médecins eux-mêmes : il est devenu quasiment impossible de demander à des infirmières de suivre un patient en le visitant deux fois par jour. Les déplacements leur prennent tellement de temps qu’ils ne parviennent à voir un même patient qu’une fois par jour. 

Pour ma part, je travaille en maison médicale, ce qui suppose un exercice relativement « territorial ». Mes patients sont localisés dans un périmètre assez restreint autour de mon lieu de pratique.  Je ne dois effectuer que très peu de déplacements et je les fais pratiquement toujours à pied. Ce sont les patients qui viennent à ma consultation.

Ne pas utiliser ce moyen de déplacement est pour moi un choix et une contrainte, tout à la fois. Un choix parce qu’en ville, à mes yeux, c’est une aberration d’utiliser son auto pour faire son métier de généraliste. On peut tout faire sans elle. Une contrainte parce que ce serait trop compliqué de circuler ainsi dans Bruxelles. Cela ferait trop de temps perdu.  Et cela va sans compter avec les questions administratives (assurance, déclaration, amendes de stationnement, autres coûts devers et variés…). Et même si vous avez une carte, vous pouvez être victime d’une incoordination des travaux. Quant au prix de l’essence, il arrive qu’il soit en baisse mais les hausses ne sont pas rares. 

Je suis loin d’être le seul dans ce cas. Parmi les jeunes médecins avec lesquels je travaille à Bruxelles, un tiers à la moitié n’ont même pas le permis de conduire. La raison est qu’il est beaucoup plus simple de travailler sans voiture. Et je partage cette opinion. C’est aussi une question de génération, même si je suis loin de faire partie des plus jeunes : les jeunes médecins travaillent autrement que leurs prédécesseurs. C’est également une question de géographie : le territoire est restreint. D’ailleurs beaucoup de jeunes disent carrément que la voiture, « ils s’en f… ». Mais je reconnais volontiers que tous les généralistes de Bruxelles ne partagent pas mon opinion.

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