Le Dr Benoît Hellebuyck, médecin généraliste à Ixelles et président de l'Association des médecins généralistes d'Ixelles (AMGIX), a été réélu conseiller communal avec 506 voix. Dans cette tribune, il revient sur sa double casquette de médecin et d'élu local, partageant les défis et les satisfactions qu’il rencontre en conciliant ces deux rôles au service de la communauté.
Dimanche 13 octobre, jour d'élection. La journée se termine. Clap de fin d'une longue campagne électorale qui complète des activités professionnelles déjà très bien remplies.
L'attente paraît longue, trop longue. Et subitement, les résultats apparaissent sur l'écran de l'iPad. Sourire de mon épouse scrutant les résultats : « Tu as récolté 506 voix, tu es réélu ! »
Soulagés, nous rejoignons notre QG, où se retrouvent les candidats de notre liste et les soutiens fidèles à notre groupe à Ixelles. Mais l'inquiétude est à son comble ! Notre parti termine premier ex-aequo (13 sièges) avec la liste du bourgmestre en place ! Déjà, des négociations sont en cours. Notre tête de liste a rejoint les représentants de deux autres partis pour évaluer les convergences et décider d'une possible nouvelle majorité. À minuit, un appel téléphonique enjoint tous les élus à rejoindre le lieu des négociations. Une signature d'accord serait possible... Le sourire aux lèvres, nous arrivons, mais les négociations vont encore se prolonger toute la nuit ! Ce n'est finalement qu'à 6 heures du matin, après une nuit blanche d'attente, que chacun des élus des trois partis concernés appose sa signature pour constituer une nouvelle majorité à Ixelles, après 12 heures de négociations ! Retour à la maison, fourbu mais heureux. Après quelques mots d'explication à mon conjoint en attente de nouvelles, je rejoins mon lit pour quelques heures de sommeil bien méritées ! Car les patients n'attendent pas, les consultations reprennent dès l'après-midi ! La fatigue sera reportée à plus tard, grâce à l'excitation de participer activement à un événement essentiel : influencer la politique communale des 6 prochaines années, participer à la vie démocratique !
Être utile, maître-mot des gens qui vont bien ! C'est là le premier point commun entre notre métier de médecin et celui de conseiller communal. Comme j'aime le répéter depuis ma première campagne électorale (il y a 6 ans), un autre point commun s'impose : un bon politique, comme un bon médecin, doit savoir écouter (« auscultare » – l'auscultation) son concitoyen, notre patient, quelles que soient les circonstances. Écouter pour mieux agir. Car ne nous y trompons pas, la responsabilité est grande, tant pour le médecin que pour le politique (communal dans ce cas), pour le bien-être de nos concitoyens, de tous nos concitoyens. Notre tâche essentielle, qu'elle soit médicale ou politique, est de donner à chacun les moyens de s'épanouir dans notre société, et non de lui compliquer la vie !
Heureux de consacrer mon temps à cette fin.
Vive la démocratie, protégeons-la !