Les médecins sont de plus en plus nombreux à vouloir obtenir l'aval de la famille du patient avant de pratiquer une euthanasie, a déclaré vendredi Wim Distelmans, professeur en médecine palliative à la VUB, lors d'un débat au Life End Information Forum (LEIF). Une tendance renforcée depuis le procès d'assises concernant l'euthanasie de Tine Nys.
La question de l'impact de l'affaire Tine Nys sur la pratique de l'euthanasie a été au cœur des discussions de ce forum. "La loi stipule clairement que si le patient ne veut pas que ses proches soient informés, nous n'avons pas le droit de les prévenir. Dans certaines situations, cela se justifie, s'il se trouve qu'un patient a été maltraité par un membre de sa famille pendant des années, il devrait être possible pour cette personne de demander que sa décision ne soit pas ébruitée", explique Wim Distelmans.
Pour le professeur Distelmans, l'implication de la famille ne doit pas être une condition indispensable. "Nous faisons tout notre possible pour impliquer les proches mais si nous ne pouvons vraiment pas prévenir la famille ou que celle-ci s'oppose fermement à l'euthanasie malgré la souffrance indéniable du patient, nous devons tout de même pouvoir la pratiquer."
Tine Nys, 38 ans a été euthanasiée en 2010 en raison d'une grande souffrance psychologique. La famille Nys avait alors porté plainte et s'était constituée partie civile. Les trois médecins impliqués dans l'euthanasie avaient été renvoyés devant la cour d'assises de Gand qui les avait acquittés. Un procès est toujours en cours au tribunal correctionnel de Termonde qui doit déterminer si le médecin qui a procédé à l'injection doit payer une indemnité de dédommagement à la famille de Tine Nys.
