Déjà en recrudescence en 2023, les cas de rougeole ont doublé l'an dernier sur le continent européen, s'inquiète jeudi l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Près de 130.000 cas ont été détectés, loin des 4.400 malades de 2016.
Parmi les 127.350 personnes - précisément - ayant, en 2024, développé la rougeole dans 53 pays de la région "Europe" de l'OMS (qui s'étend jusqu'en Asie centrale), la moitié a été hospitalisée. Trente-huit sont mortes, détaille l'organisation internationale. Basé sur des données préliminaires, ce dernier décompte pourrait encore évoluer.
La Belgique a, elle, enregistré 551 cas entre le 1er février 2024 et le 31 janvier 2025, selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) dans une notice publiée mardi.
Un an auparavant, 61.070 cas et 13 décès à travers 41 pays avaient été rapportés à l'OMS.
2024 constitue ainsi un pic depuis la recrudescence observée à partir de 2018 (89.000 cas). La pandémie de coronavirus n'a rien arrangé, nourrissant la méfiance envers les vaccins.
Or, la couverture vaccinale - complète, soit deux doses - doit atteindre au moins 95% de la population pour offrir une protection aux plus vulnérables, a rappelé l'ECDC.
La rougeole est particulièrement contagieuse et peut être contractée à tout âge, même si elle touche particulièrement les jeunes enfants (40% des malades avaient moins de 5 ans l'an dernier). Forte fièvre, sensibilité à la lumière, rougeurs sur le visage puis le reste du corps font partie des symptômes courants. La rougeole peut cependant entraîner des dommages irréversibles comme la cécité ou mener à la mort.
"Un vaccin sûr a prouvé son efficacité depuis des décennies", souligne l'ECDC. Tous "les pays doivent se préparer, (...) en identifiant les trous dans leur couverture vaccinale, en restaurant la confiance de la population et en maintenant un système de santé performant", conclut l'OMS.