Le secteur non-marchand, public et privé, s'est réuni jeudi à Namur à l'appel du front commun syndical, afin de réclamer des investissements urgents. Une délégation a été reçue dans la foulée à l'Élysette par le gouvernement wallon qu'elle estimait être atteint "de surdité" et "d'indifférence". L'entrevue a finalement été qualifiée de constructive par les syndicalistes. Les 260 millions d'euros du budget 2024 sont reconduits pour 2025, ont-ils expliqué à la sortie de la réunion.
Plusieurs centaines de militants se sont rassemblés jeudi matin devant le ministère d'Yves Coppieters, en charge notamment de l a Santé, des Solidarités et de l'Économie sociale.
Les manifestants réclamaient au gouvernement wallon un nouvel accord non-marchand dès janvier. "Il est fondamental qu'on réenchante les métiers du non-marchand. On subit aujourd'hui une pénurie majeure. Nous manquons de travailleurs sur le terrain. Il faut apporter des solutions qui correspondent aux besoins de la jeunesse et améliorer les conditions de travail", a expliqué Nathaline Lionnet, secrétaire fédérale SETCa du secteur non-marchand.
Selon les syndicats, tous les secteurs sont en souffrance et doivent être réinvestis : l'aide aux familles, aux adultes en difficulté et aux sans-abri, les entreprises de travail adapté, l'insertion socio-professionnelle, le handicap et l'encadrement des aînés.
"Récemment, la Région wallonne a octroyé 160 autorisations pour transformer des lits de maisons de repos en lits de maisons de repos et de soins, pour des personnes âgées lourdement dépendantes, mais ils n'ont pu être activés, faute de personnel. Nous devons aussi retrouver du temps pour pouvoir nous adapter aux besoins de nos bénéficiaires", a ajouté Nathalie Lionnet. "Le plan 2020-2024 avait été très avantageux, mais n'avait fait que compenser des années de désinvestissement. Nous demandons rapidement un nouvel engagement du gouvernement. Or, depuis la manifestation du 7 novembre qui avait rassemblé 3.000 travailleurs, il est resté sourd et indiff érent à nos revendications", a-t-elle conclu.
En fin de matinée, les négociateurs syndicaux ont été reçus par le gouvernement, à l'Élysette. Le cahier de revendications du secteur lui a été transmis.
"Malgré un agenda très chargé, le ministre-président Adrien Dolimont, les vice-présidents Pierre-Yves Jeholet et François Desquesnes et Yves Coppieters ont pris le temps d'écouter nos revendications", ont expliqué les négociateurs à la sortie de la réunion. "Les budgets de l'accord social du non-marchand de 2024, à savoir 260 millions d'euros, sont reconduits en 2025. Les ministres nous ont également assuré avoir un agenda pour rencontrer les travailleurs de terrain. On veillera à ce qu'il soit respecté", ont-ils ajouté.
Par ailleurs, "il n'y aura pas de réponses aux besoins de la population sans régler l'attractivité et la pénurie de nos métiers", estiment les syndicalistes. "Les points APE non indexés pourraient également avoir un impact sur le travail de terrain et nous y serons attentifs", ont-ils conclu.