La vaccination obligatoire des soignants, mais aussi de la population, reste au coeur du débat et de l'actualité en cette rentrée. Elle s’est invitée dans la matinale de LN24 avec autour de la table Yves Van Laethem, infectiologue et porte-parole interfédéral Covid-19, et le Dr Gilbert Bejjani, secrétaire général de l’Absym.
Pour Yves Van Laethem, le moment n’est pas encore venu de rendre la vaccination obligatoire pour l’ensemble de la population: «Nous ne sommes pas devant une maladie comme la polio que l’on peut éradiquer et qui touchait des petits enfants qui n’avaient pas le pouvoir de dire qu’ils pouvaient être vaccinés. Là, il fallait l’imposer. Pour le covid, la vaccination obligatoire doit être le dernier recours. Si la situation devait imposer un reconfinement à l’automne, je serai à ce moment-là pour la vaccination obligatoire.» Il précise aussi qu' «actuellement, pour les gens à haut risque, nous sommes à plus de 90% de couverture.»
Protéger le système de santé
Pour lui, la vaccination reste importante pour protéger les personnes les plus fragiles et avec des facteurs de comorbidités. «Le vaccin nous protège à 85% des formes graves. Notre campagne de vaccination vise à limiter l’impact du covid sur notre système de soins de santé. A ce niveau, la grosse différence par rapport à l’été passé, c’est le vaccin.»
Pour lui, rendre aujourd’hui la vaccination obligatoire risque de «cliver la population encore plus après l’obligation sur les maques et la restriction des libertés...je ne crois pas que cela soit la solution.» Il faut cependant évidemment améliorer la couverture vaccinale: «Il y a encore des communautés qui n’ont pas été touchées adéquatement par le message. Il faut aider les gens à comprendre l’importance de la vaccination.»
La révolte pour la liberté
Pour le Dr Gilbert Bejjani, la vaccination doit être obligatoire « parce qu’il n’y a pas d’autres alternatives pour retrouver la liberté. «Je suis pour la révolte si il y a une quatrième vague. Les vaccinés devraient pouvoir refuser un nouveau confinement. Les non-vaccinés devraient alors assumer leur responsabilité.»
Il ajoute qu’ «il y a une alternative à la vaccination, c’est le pass. On ne peut plus accepter que des personnes aujourd’hui disent qu’elles ne veulent ni du pass, ni du vaccin.»
Pour lui, la situation est claire: «Il faut vacciner tout le monde à partir de 12 ans. Je suis évidemment favorable que l’on rende la vaccination obligatoire pour les soignants aussi. Les soignants doivent protéger les patients. Pour moi, on peut vacciner les professeurs après les soignants.»
Il a par ailleurs précisé que «le médecin généraliste est un bon canal pour améliorer la couverture vaccinale de l'ensemble de la population.»
Un bon résumé. Bien entendu avant de se révolter = ne pas accepter le confinement dans un contexte où certains refusent la vaccination, il faut réaliser que le confinement a été imposé à tous, même aux jeunes, que l’économie en a souffert aussi, et qu’il y a pas de traitement.
— Gilbert Bejjani (@drbejj) September 2, 2021
That's the point. On ne peut pas refuser et les mesures sanitaires (et le confinement en est une) et la vaccination.
— françois perl (@francoisperl) September 2, 2021
Avec le débat complet, c’est encore mieux
— Gilbert Bejjani (@drbejj) September 2, 2021
La Question de la Matinale: "Vaccination obligatoire : sujet tabou?" https://t.co/pGTUdiFR2N
