Cette semaine, en province de Luxembourg, un projet-pilote de vaccination à domicile, sur une journée, a eu lieu avec le vaccin Johnson et Johnson . Une trentaine de médecins ont été chez plus de 150 patients.
« L’objectif de cette opération était de concentrer les efforts de tous les médecins sur une journée. » explique le docteur Guy Delrée, médecin généraliste à Marche, coordinateur de la vaccination provinciale, président du Cercle local de médecine généraliste Famenne-Ardennes (AMGFA) et de la Fédération des associations de généralistes wallons (FAGW).
Pour rappel, depuis plusieurs jours, la vaccination à domicile a commencé en Wallonie pour les citoyens incapables de se déplacer ainsi que les personnes grabataires. Ce projet-pilote est suivi de près par le cabinet de la ministre wallonne de la santé : « Ce type de projet pourrait en effet être étendu aux autres provinces. Cela doit être discuté avec les cercles de médecins généralistes et les généralistes. » dit-on au cabinet.
Amener les vaccins au cabinet
Pour Guy Delrée, cette journée a été un succès : «Évidemment, ce que nous avons fait peut être entrepris dans chaque région. Mais il faut aller plus loin et donner accès au vaccin Pfizer aux généralistes dans les cabinets. On sait que l’on peut le conserver 31 jours dans le frigo. Il doit nous être livré au cabinet. Le fait d’aller le chercher est chronophage pour les médecins."
Il précise évidemment que "les centres de vaccination pourront continuer de leur côté. Ce n’est pas l’un ou l’autre, mais l’un et l’autre pour pouvoir atteindre tout le monde. »
Il attend cette nouvelle étape avec impatience : « Le fait de pouvoir vacciner en cabinet donne une chance supplémentaire à toutes les personnes de se faire vacciner. Nous devons nous battre pour chaque pourcent supplémentaire de personnes vaccinées. Pour moi, l’immunité collective est à 78%. Je crains que l’on coince à 65 et 70%. Le généraliste va pouvoir convaincre les plus récalcitrants avec des vaccins dans son cabinet. On ne doit pas sous-estimer les barrières culturelles ou économiques, la fracture numérique...Notre proximité est un atout à ce niveau. »
Il est conscient qu’il « faut que la Belgique reçoive plus de doses encore. Cela permettra qu’il y en ait assez pour les généralistes. Nous pouvons avoir deux flacons par jour pour commencer à vacciner les indécis.»
Il faut aussi résoudre, selon lui, la question du financement : «Le généraliste vaccine pendant la visite de routine. Il est normal que l’on facture une visite inami (qui est précédée de l’ injection du vaccin). On attend 15 minutes après l’injection et on en profite pour faire le bilan du patient en effectuant une visite de routine. Tout le monde y gagne.
Derniers commentaires
David DUPONT
24 mai 2021too late ! poursuivre comme cela, les généralistes ont autres choses à faire.. On peut cependant en reparler après nos congés. En attendant réfléchissez moins et surtout au boulot on est avec vous!.
Paul TOUSSAINT
21 mai 2021aujourd'hui, je suis triste.
J'ai perdu un patient de 88 ans du covid. Je n'ai pas pu le vacciner à temps avec toutes ces contraintes ( à la con).
Sa veuve restera seule grâce à l' inepsie de notre système. Il attendait d' être vacciné par mes soins. Il a fait un infar >> hospitalisé. Rentré chez lui, il a développé une dyspnée après deux jours et est retourné à l' hôpital, où il est mort de son covid 8 jours plus tard. Merci l' Avicq
Jean-Louis MARY
21 mai 2021Le refus de permettre aux médecins généralistes de vacciner s’inscrit dans une vision politique où la première ligne est de plus en plus gommée de l’organisation des soins de santé en Belgique .
Cela a coûté des vies et beaucoup d’argent .
Pour rappel à nos politiciens, la première phase de vaccination, les seniors en maison de repos , a été effectuée en très grande partie par les médecins généralistes coordinateurs montrant de facto que les MG étaient parfaitement capables de prendre une participation très active dans la campagne vaccinale .
Il est regrettable que les cercles de médecine générale n’aient pas conditionné leur participation active dans les centres de vaccination à la condition de disposer de doses dans nos cabinets.
Jean-Pierre CHRISTIAENS
21 mai 2021ce qui est une évidence pour les médecins de "campagne" ne l'est manifestement pas pour certains !