Intelligence artificielle en médecine : les futurs médecins sont intéressés (Enquête)

À l’occasion de la MedCup, une compétition interuniversitaire qui réunissait début mars 194 étudiants en médecine, un questionnaire online leur a été soumis à propos de leurs projets professionnels. 138 ont répondus. Il s’agissait de percevoir quelles étaient les tendances parmi eux. Quelques questions concernaient l’intelligence artificielle et la médecine digitale. 

Pas moins de 194 étudiants en médecine ont participé à la récente édition de la MedCup. Majoritairement des francophones. Près de deux tiers des concurrents étaient des femmes. Des étudiants en baccalauréat étaient présents : 27% répartis sur les trois années, avec une majorité d’entre eux en 3e année. Les étudiants en master formaient le plus fort contingent : 31% du total des participants étaient en master 1 et 28% en master 2. Les étudiants de master 3 ne comptaient que pour 10% de l’ensemble des concurrents. Cependant, 7% des présents n’ont pas précisé l’avancement de leurs études. Seuls 25% ont un médecin dans leur famille proche.

Aux yeux de 91% des étudiants en médecine, l’intelligence artificielle et la médecine digitale occuperont une place importante dans leur future pratique. Ils sont très peu nombreux (4%) à penser le contraire, mais 5% ne se sont pas prononcés sur cette question. En contraste, 46% disent ne pas avoir de formation dans ces disciplines à l’université. Environ autant d’étudiants (41%) répondent qu’ils ont une telle formation dans leur Alma Mater, mais 8% ne savent pas. En réalité, cela intéresse 81% des personnes qui ont répondu, tandis que 14% ne manifestent pas d’intérêt pour ce type de formation.

« La Belgique reste un des seuls pays européens où les médecins sont ouverts à l’introduction de l’intelligence artificielle dans la pratique et y voient même un certain intérêt », dit le Dr Giovanni Briganti, qui enseigne ces disciplines à l’UMons et à l’ULiège. Il se réjouit de voir que les étudiants souhaitent y être formés, tout au moins ceux de l’ULB, de l’UMons et de l’ULiège. Pour lui, cela « permettra dans un avenir proche aux médecins, non seulement de mieux pratiquer leur art sans s’épuiser à la tâche, mais encore de dégager du temps pour les patients et pour leur équilibre personnel. »

« Ce n’est pas étonnant », considère le Dr Gilbert Bejjani, président de l’ABSyM Bruxelles. « Nous avons connu l’avènement du Web en médecine il y a une trentaine d’années, ce qui a aiguisé notre curiosité pour ce nouveau phénomène. Internet a changé notre manière de pratiquer la médecine. » Gilbert Bejjani estime dès lors que c’est une bonne chose de voir les jeunes s’intéresser à l’intelligence artificielle. La médecine s’en trouvera-t-elle transformée ? « Sans doute que oui. C’est même déjà un peu le cas, avec toutes les bases de données dont on dispose aujourd’hui et qui ne font que se multiplier et se développer. » Quant à Maxime Louys, co-organisateur de la MedCup, il constate que « l’IA et la médecine digitale sont des enjeux pour la médecine du futur. Les étudiants en sont conscients et sont demandeurs à ce sujet, mais apparemment, la réponse universitaire n'est pas encore adaptée et suffisante. » Pourtant, estime le Dr Luc Herry (ABSyM Wallonie), les jeunes ont intérêt à se former à ces nouveaux outils, mais il est encore trop tôt pour en évaluer l’impact avec précision. « Elle occupera une place croissante dans la pratique médicale et sans nul doute, l’intelligence artificielle est susceptible de faire diminuer les coûts des soins de santé. »

Lorsqu’on interroge les concurrents sur leurs préférences concernant les modes de formation qu’ils préféreraient une fois qu’ils seraient médecins, 66% disent préférer les formations en présentiel pour rencontrer leurs collègues, tandis que 15% choisiraient les webinaires sur leur PC ou leur smartphone. Pour ce qui est de la formation à distance, 11% aimeraient qu’elle se fasse en 3D, avec un casque de réalité virtuelle. Quant aux informations professionnelles, 54% voudraient les recevoir via des newsletters digitales et 41% resteraient fidèles au papier.

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