Six centres pour accompagner la transidentité en Belgique, quatre en Flandre

Depuis le 1er janvier, six centres d'accompagnement de la transidentité sont reconnus en Belgique, ce qui permet à la patientèle de ces sites spécialisés d'être remboursée. Quatre d'entre eux sont situés en Flandre, ce qui interroge la fédération wallonne LGBTQIA+ Prisme.

Ces centres d'accompagnement de la transidentité s'adressent aux personnes dont l'identité de genre ne correspond pas au sexe qu'on leur a assigné à la naissance. Toute personne peut y accéder et bénéficier d'un accompagnement psychosocial et, si nécessaire, d'entretiens médicaux.

Avant le 1er janvier, seuls deux centres étaient reconnus par l'Inami : l'UZ Gent et le CHU de Liège. En 2023, ils ont accueilli 1.456 personnes.

Lorsqu'il a été décidé d'en augmenter le nombre, afin de répondre à une demande croissante, un appel à candidatures a été lancé et les dossiers ont été retenus selon des "critères importants, très précis et objectifs", assure l'Inami. Il s'agissait notamment d'analyser si l'hôpital candidat accompagnait déjà des personnes transgenres, disposait d'une équipe suffisante et formée, ou encore s'il proposait un accompagnement tant pour les enfants - sur lesquels aucune opération n'est pratiquée - que pour les adultes. Quatre candidatures ont finalement été retenues, dont trois en Flandre (Sint-Niklaas, Anvers et Genk ) et une dans la capitale (hôpital Erasme).

Cette répartition géographique interroge Prisme, qui défend le développement d'un maillage territorial, permettant aux personnes transgenres de disposer de l'aide nécessaire près de chez elles.

Selon Erynn Robert, coordinateurice de la fédération LGTBQIA+, avant l'extension du nombre de centres, des Wallons et Wallonnes se rendaient en Flandre pour bénéficier d'un accompagnement, en raison de la réputation de l'UZ Gent, "le spécialiste historique en Belgique". Iel avance qu'au CHU de Liège, le nombre de demandes était moindre, "mais c'est un cercle vicieux. L'UZ Gent pratique ce type de chirurgies depuis de nombreuses années, avec des taux de satisfaction élevés. À Liège, historiquement, cela a mis plus de temps à se mettre en place. La 'rumeur' dit que la prise en charge y est moins bonne, donc moins de gens s'adressent au CHU".

Prisme se montre sceptique également quant à la concentration de l'expertise médicale dans une poignée de centres. "Cela veut dire que ce n'est pas nécessairement accessible à tout le monde. On voit bien en Belgique qu'il y a une fracture entre les grands centres urbains et la périphérie ou la campagne. Pour une série de personnes précarisées, cela constitue un frein supplémentaire, car si elles ne sont pas autonomes dans leur mobilité, elles ne peuvent pas se rendre dans ces structures", déplore Erynn Robert.

L'Inami défend au contraire son approche de concentrer l'expertise pour assurer "un suivi le plus qualitatif possible". Pour l'assurance soins de santé et indemnités, plus un centre accompagnera de personnes, meilleurs seront les soins prodigués. Elle souligne par ailleurs qu'il ne faut "pas élargir le nombre de centres conventionnés au-delà du nombre de personnes concernées, ce qui serait contreproductif".

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