Les zones de basses émissions (LEZ) mises en place à Bruxelles et Anvers ont entrainé des bénéfices positifs sur l'air respiré et la santé des habitants, rapporte jeudi une étude publiée dans le magazine scientifique Environnement International. Le rapport invite à poursuivre le déploiement de ces LEZ et à les renforcer pour faire avancer la transition vers des systèmes de transport urbain plus durables et plus respectueux de la santé.
L'étude a été menée par les Mutualités Libres en collaboration avec la KU Leuven, les organisations HEAL et VITO, l'université de Hasselt et l'agence interrégionale de l'environnement CELINE. Elle s'est int&eacu te;ressée à l'impact des LEZ à Gand, Bruxelles ainsi qu'Anvers, et remarque des résultats "particulièrement marquants" dans ces deux dernières villes.
A Anvers, le dioxyde d'azote (NO2) est passé de 34,94 µg/m3 en 2016 à 24,46 µg/m3 en 2022, soit une baisse de 30%. La diminution atteint 37% dans la capitale, chutant de 29,44 µg/m3 de NO2 à 18,53 µg/m3 entre 2017 et 2022. Les quartiers les moins favorisés de Bruxelles ont même enregistré une diminution plus rapide de la pollution. Cela souligne "le rôle des politiques environnementales dans la réduction des inégalités sociales de santé", insistent les Mutualités Libres.
L'étude ajoute que les améliorations dépassent les frontières des LEZ, avec des bénéfices constatés jusqu'à 5 km autour des zones de basses émissions.
Le rapport ne tire par contre pas de conclusions pour Gand car la LEZ y est trop récente (2020).
Les résultats témoignent par ailleurs de signes encourageants sur la santé publique, avec une baisse de la consommation de médicaments contre le diabète dans les villes concernées par les LEZ. Ces données demandent à être approfondies, reconnaissent les Mutualités Libres, mais "elles ouvrent la voie à une meilleure compréhension des bénéfices de ces mesures sur la santé".
En s'appuyant sur cette étude, l'organe indique que les LEZ représentent "un outil clé" pour atteindre les objectifs de la nouvelle directive européenne sur la qualité de l'air. Celle-ci impose des seuils plus stricts à l'horizon 2030: 10 µg/m3 pour les PM2.5 (particules fines) et 20 µg/m3 pour le NO2.
Un engagement politique fort et une mobilisation citoyenne sont nécessaires pour y parvenir, ajoutent les Mutualités Libres. "Car améliorer la qualité de l'air, c'est aussi investir dans une société plus équitable et en meilleure santé."