La députée fédérale Katleen Bury (Vlaams Belang) a interrogé le ministre de la Santé Frank Vandenbroucke sur l’augmentation des agressions contre les médecins et autres professionnels de la santé. Selon des chiffres récents, 694 incidents de violence verbale, physique et psychologique ont été enregistrés jusqu’en août 2024. "Ce n’est que la partie émergée de l’iceberg", souligne la députée.
"Les généralistes sont les principales victimes, mais les spécialistes hospitaliers, les spécialistes extra hospitaliers et même les étudiants sont également confrontés à des agressions", affirme Katleen Bury. "Beaucoup d’incidents ne sont même pas signalés. Les pharmaciens, par exemple, déclarent ne plus porter plainte car aucune suite n’y est donnée et ils n’ont pas le temps de s’en occuper. C’est inacceptable."
La députée a demandé au ministre comment il évalue les mesures existantes, telles que le point de signalement et la possibilité de porter plainte auprès de la police, et s’il envisage de nouvelles initiatives pour mieux protéger les médecins. Elle a également souligné l’importance d’un meilleur système de signalement afin de dresser un état des lieux plus précis du problème.
Le ministre Vandenbroucke a reconnu que les soignants sont régulièrement confrontés à des agressions, mais a également souligné que certains patients perçoivent le comportement des soignants comme intimidant. Il a fait référence à l’actualisation de la loi sur les droits des patients et à un avis en cours de la Commission fédérale des droits du patient sur le "respect mutuel" dans la relation de soins. Il a également mentionné un rapport de Vias de 2022 sur la violence envers les secouristes, ainsi que la plateforme ‘Médecins en difficultés’, où les médecins peuvent trouver du soutien après un incident.
Katleen Bury a vivement réagi à la réponse du ministre. "Peu importe les chiffres, la réalité est que les infirmiers à domicile ont peur de se rendre chez certains patients, car ils ne savent pas s’ils vont se retrouver dans une situation dangereuse. Il n’existe aucun système leur permettant de s’alerter entre eux. Aux urgences, des agents de sécurité doivent être déployés car la violence y devient incontrôlable. Ce n’est pas un débat théorique, mais une question urgente qui nécessite des solutions concrètes."
Enfin, Katleen Bury a invité le ministre et ses collaborateurs à assister, le 22 février 2025, à la Journée européenne des victimes de violences gratuites. "Ce jour-là, nous réfléchirons ensemble avec les soignants à des solutions efficaces et aux mesures qui feront réellement la différence. Car porter plainte ne suffit pas", conclut-elle.